Alcool et tabac chez les enfants du Groenland
Une enquête internationale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étudie depuis 1994 l’évolution des comportements de santé des enfants scolarisés. Pour le Groenland, on a constaté une importante consommation de cigarettes et d’alcool parmi la jeunesse, le tabagisme et les états d’ébriété étant particulièrement précoces.
Les auteurs de l’étude s’intéressent aux habitudes de consommation de ces substances par des enfants de 11 à 17 ans, à leurs perceptions des risques liés à ces conduites et, pour les enfants de 15 à 17 ans, à leur estimation de la plus ou moins grande facilité d’accès à ces produits.
Les résultats obtenus sont les suivants :
– les habitudes de consommation de tabac et d’alcool
Le taux le plus important des enfants fumant des cigarettes, garçons comme filles, a été trouvé pour l’année 1998, le plus bas pour l’année 2006. Les fumeurs quotidiens, parmi les enfants de 13 et 15 ans, ont globalement diminué entre ces deux dates. Plus de garçons que de filles disent ne jamais avoir essayé de fumer de tabac.
Les enfants ayant été ivres quatre fois ou plus ont été les plus nombreux en 1998. La proportion a diminué ensuite parmi ceux âgés de 13 à 15 ans, pour atteindre sa valeur la plus basse en 2006. Mais le fait de fumer quotidiennement des cigarettes, comme celui d’avoir été ivre au moins quatre fois dans sa vie, a augmenté considérablement chez les enfants de 15 à 17 ans, pour les deux sexes.
– l’accès aux produits
Environ la moitié des adolescents pense qu’il est assez, voire très facile, de se procurer des cigarettes. Quant aux boissons alcoolisées, 41% considèrent la bière comme très accessible. En ce qui concerne le vin, on a un pourcentage de 27% pour les garçons et de 23,3% pour les filles ; pour les spiritueux, il est de 39% pour les deux sexes.
– la perception des risques liés au tabagisme et à la consommation d’alcool
Selon une proportion importante d’adolescents, il est dangereux de fumer un à deux paquets par jour, par rapport à une consommation occasionnelle, mais plus de garçons que de filles estiment que cela ne comporte aucun danger, tout comme une consommation de un à cinq verres d’alcool par jour. On ne constate plus ces différences d’estimation selon le sexe à partir d’une fréquence de cinq verres au moins par weekend.
Si les taux de consommation d’alcool et de cigarettes ont globalement diminué, sans doute du fait des changements législatifs de 2004 interdisant la vente de ces produits aux mineurs, des progrès restent à faire pour en restreindre l’accès. Notamment, une prise en compte des différences de comportement selon le sexe, ainsi qu’une action visant à améliorer, parmi les plus jeunes, la connaissance des risques liés à ces substances, seraient souhaitables.