Du poison dans ma pâtée !
Des produits chimiques d’origine industrielle, comme des pesticides, des métaux lourds et d’autres produits toxiques, émis par des pays développés situés très au sud de l’Arctique peuvent être transportés par les courants aériens et océaniques sur de longues distances. Le plus souvent, c’est le vent qui va entraîner, parfois en quelques jours seulement, les polluants vers les eaux marines qui bordent le Groenland. A ce stade, le froid les fait descendre dans les couches basses de l’atmosphère [1]Pour plus d’information sur les mécanismes d’accumulation des polluants dans l’Arctique, voir l’article sur le site de Parcs Canada.
. Ces composés toxiques sont absorbés par les plantes et les petits animaux qui vivent dans la mer, ainsi que par les mammifères et les poissons situés plus haut dans la chaîne alimentaire, s’accumulant dans leurs tissus en quantités élevées. C’est ainsi que ces contaminants se retrouvent dans la gamelle des chiens de traîneaux groenlandais (et accessoirement dans l’assiette de leur maître !).
Afin d’évaluer leur toxicité dans les produits alimentaires d’origine marine, des chercheurs danois ont nourri sur une durée de un à deux ans 17 chiens avec de la graisse de petit rorqual (ou baleine de Minke) contaminée. Sur la même période, 11 chiens qui servaient de contrôle ont été nourris avec de la viande grasse de porc (non contaminée). Les deux groupes ont reçu, en outre, une ration identique de croquettes afin d’éviter des carences en vitamines ou en oligoéléments, ainsi que des soins identiques en terme de vaccinations et d’exercices physiques.
Les chercheurs ont constaté au terme de l’étude une fréquence plus élevée de lésions du foie parmi les chiens nourris à la graisse de baleine que parmi les chiens contrôles.
En suivant une méthodologie comparable, ces mêmes chercheurs avaient déjà montré lors d’études préalables qu’une alimentation à base de graisse de baleine fortement contaminée avait entraîné chez les chiens de traîneaux des lésions rénales et une baisse de l’immunité.
Ces études confirment que les êtres vivants de l’Arctique situés au sommet de la chaîne alimentaire (chien, renard, ours et…homme) peuvent présenter des signes cliniques pathologiques, conséquence d’une alimentation chimiquement polluée.
Notes de bas de page
↑1 | Pour plus d’information sur les mécanismes d’accumulation des polluants dans l’Arctique, voir l’article sur le site de Parcs Canada. |
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