Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Espoir pour la baleine franche du Groenland

Publié le 15.04.2010
La population d'une espèce de baleine à l'effectif très réduit pourrait avoir augmenté récemment.

La baleine franche du Groenland ou baleine boréale (Balaena mysticetus) est une espèce inféodée aux zones arctique et subarctique. La population vivant près du Spitzberg était la plus importante de l’espèce mais, intensivement chassée du XVIIe siècle jusqu’à la fin du XIXe, elle est devenue la plus faible de toutes les populations de baleines du monde.

La chasse s’est arrêtée en mer du Groenland au début des années 1900 et, en 1931, la Société des nations a décidé de protéger l’espèce, relayée en 1946 par la Commission baleinière internationale. Aucun signe d’augmentation de l’effectif n’avait été observé depuis cette date, cependant, à partir de 2006, des observations plus fréquentes d’individus ont été signalées. Elles ont eu lieu au cours de tests sismiques effectués au nord-est du Groenland, chaque été, de 2006 à 2008, afin d’estimer la faisabilité d’une exploitation pétrolière dans cette zone. Certains bateaux avaient à leur bord des scientifiques danois, observateurs de la faune marine. Des surveillances aériennes ont été organisées également, de mai à août 2008, le long de la côte Est du Groenland.
Ces observations avaient pour but d’échantillonner la faune dans le cadre d’une étude d’impact sur l’environnement en prévision d’éventuelles activités de forage.

Au total, 17 individus dont un baleineau ont été vus entre les degrés 68,5 et 81 de latitude nord, au cours de ces trois années, répartis sur deux aires : au nord-est, la polynie des eaux du nord-est et, au sud-est, l’aire de l’île Clavering, également dénommée polynie Wollaston Forland. Dans cette zone, plusieurs observations avaient déjà été faites en 2005.

Balaena mysticetus (timbre des îles Féroé)

Balaena mysticetus (timbre des îles Féroé)
Crédit photo : domaine public

L’effectif de cette population est difficile à estimer car ses déplacements saisonniers en dehors des zones étudiées sont mal connus.
De plus, les navires de surveillance sismique ne sont pas les plates-formes idéales pour le comptage des baleines car le bruit provoqué par leurs secousses effraie les cétacés. Malgré cela, des baleines boréales ont été vues à seulement quelques milles nautiques de ces bateaux ce qui semble indiquer que la population a augmenté.

Dans ce contexte, se pose la question de la restauration de cette population de la mer du Groenland. Le passage de 0 à 17 individus peut sembler significatif mais il faut prendre en compte l’intensification marquée de l’effort de recensement durant les trois années d’échantillonnage. Bien qu’on ne puisse conclure formellement à un accroissement du nombre d’individus, la tendance positive observée en 2005 se poursuit et l’observation du baleineau en 2008 est encourageante car aucun nouveau-né ou jeune de cette espèce n’avait été signalé dans cette population depuis des décennies.

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