Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Vie cachée dans les roches polaires

Dans les régions les plus désertiques du globe, se trouvent encore des formes de vie en dépit des conditions climatiques extrêmes.

Sous forme microscopique, la vie peut se développer dans les roches des déserts froids polaires. Des microhabitats sont constitués par les espaces entre les grains de minéraux des roches. Ils sont nommés habitats cryptoendolithiques (de crypto : caché et endolithique : à l’intérieur des roches).

Camp scientifique dans les vallées sèches de McMurdo

Camp scientifique dans les vallées sèches de McMurdo
Photo Peter Rejcek
National Science Foundation

Dans le Canada arctique, ces habitats hébergent une communauté microbienne abondante. Les conditions particulières d’humidité, de lumière et de température permettent en particulier à des bactéries, des champignons et des algues microscopiques de venir coloniser ces espaces millimétriques. Ils y rencontrent des conditions plus favorables qu’à la surface de la roche pour se développer. Ils y sont protégés des différents facteurs de stress environnementaux propres à ces régions polaires où température, aridité, rayonnement, ou vents atteignent des valeurs extrêmes. Cet habitat minéral est le siège d’une colonisation microbienne dite « extrêmophile », qui a su s’adapter et développer des stratégies de vie exceptionnelles pour survivre aux conditions draconiennes de froid et de sécheresse. Avec des conditions de température et d’humidité globalement plus élevées, une plus grande diversité microbienne endolithique a été constatée à hauteur de la station scientifique Eureka située sur l’île Ellesmere au Nunavut (80°N), comparée à celle des habitats similaires du pôle Sud.

Toutefois, dans les vallées sèches de McMurdo en Antarctique, le climat est si hostile que même les microhabitats sont dans des conditions limites pour héberger la vie. Ici, les précipitations sont rares – seulement 10 à 15 fois par an – et restreintes à des précipitations neigeuses, limitant considérablement les conditions de vie.
Ces vallées sont particulièrement inhospitalières, même pour les plus robustes des microorganismes cachés dans la roche… Néanmoins une colonisation est possible. Dans ce cas, le substrat et l’orientation de la roche en sont les indicateurs. Parmi les espèces pionnières observées se trouvent par exemple des lichens, des cyanobactéries (du genre Gloeocapsa et Chroococcidiopsis) et une algue cryptoendolithique (Hemichloris antarctica).

D’autres études devraient permettre de mieux comprendre la biodiversité microbienne des habitats désertiques polaires.

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