Stress, coping et bien-être chez les Yu’pik
Les communautés Yu’pik amérindiennes et d’Alaska connaissent un stress chronique important, dû en partie à un traumatisme historique (le placement scolaire obligatoire en internat de leurs enfants) et à un changement culturel rapide.
Une équipe de l’Université de l’Oregon, en collaboration avec une équipe du Center for Alaska Native Health Research de l’Université d’Alaska Fairbanks, a mené une enquête par questionnaire dans six villages de la région du Delta de Yukon-Kuskokwim, afin d’étudier les relations entre identité culturelle et stress, coping (les stratégies mises en œuvre pour faire face au stress), bien-être psychologique.
Les participants disant vivre selon un mode de vie Kass’aq, celui de la culture majoritaire, blanche (acculturation), rapportent une expérience de stress psychosocial plus important, moins de bien-être, et un usage plus fréquent de drogues et d’alcool pour faire face au stress.
Au contraire, les participants s’identifiant au mode de vie traditionnel Yu’pik, minoritaire (enculturation), rapportent un plus grand bien-être, une utilisation plus fréquente de la religion et de la spiritualité pour faire face au stress, en même temps qu’un usage moins fréquent de drogues et d’alcool.
Ces données confirment ainsi qu’en général, les Yu’pik du Delta de Yukon-Kuskokwim tendent à associer le stress et les problèmes de santé au processus d’acculturation, la santé et la guérison au processus d’enculturation.
De telles recherches, centrées sur les forces intrinsèques des visions du monde indigènes, pourraient ainsi contribuer à l’amélioration de la santé des communautés Yu’pik.