Canada – Chine : avant les ballons espions, les bouées chinoises en Arctique
Des opérations de surveillance ont bien été menées par la Chine sur le territoire canadien, selon Ottawa. Non pas à travers des ballons… mais par des bouées. Daniel Le Bouthillier, porte-parole du ministère de la Défense canadien, a confirmé mercredi 22 février des informations du Globe and Mail publiées la veille selon lesquelles les forces armées canadiennes « ont trouvé et récupéré des bouées de surveillance chinoises en Arctique l’automne dernier ». Le tout s’est fait dans le cadre d’une mission visant à « assurer une détection précoce des menaces à la sécurité du Canada » aussi bien dans les domaines aérien, que maritime, terrestre et aérospatial du Canada.
Refusant d’en dire davantage sur la mission pour des raisons opérationnelles, Daniel Le Bouthillier a ajouté que les autorités militaires du pays « sont pleinement conscientes des récents efforts déployés par la Chine pour mener des opérations de surveillance dans l’espace aérien canadien et des approches maritimes en utilisant des technologies à double usage ».
A ce stade, on ne sait pas encore si les bouées ont dérivé dans les eaux canadiennes après avoir été déployées dans l’océan Arctique ou si elles ont été délibérément ancrées au fond de la mer en territoire canadien. On ignore également quels instruments de mesure ont été utilisés dans les bouées chinoises. Selon Adam Lajeunesse, professeur adjoint à l’Université Saint-Francis-Xavier, interrogé par Radio Canada, il s’agit d’une sorte d’appareil scientifique avec une capacité potentielle à double usage. Celui-ci a probablement été largué par l’un des deux brise-glaces chinois, ces navires que la Chine a utilisés pour faire le tour de l’Arctique.
Des bouées utilisées pour cartographier le fond marin ?
Adam Lajeunesse a expliqué que de telles bouées pourraient être utilisées pour cartographier le fond marin et pour surveiller les niveaux de salinité ainsi que l’épaisseur de la glace. Selon ce spécialiste de la sécurité maritime de l’Arctique canadien, un travail scientifique doit être fait avant de déployer des sous-marins nucléaires dans l’Arctique. Autre crainte relevée par Adam Lajeunesse : le fait que ces bouées pourraient suivre des sous-marins américains.
De son côté, comme l’a repéré le Courrier International, le lieutenant général à la retraite Michael Day a indiqué au Globe and Mail que, selon lui, Pékin est également intéressé à l’idée de tenter d’exploiter les importants gisements de ressources des fonds marins de l’Arctique, en plus de garder un œil sur les activités militaires canadiennes et américaines…
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