Rôle majeur des végétaux marins dans un océan Arctique en mutation
Une équipe de chercheurs du CNRS Terre & Univers a quantifié pour la première fois les producteurs primaires benthiques (PPB) : microalgues, macroalgues et herbiers marins de l’océan Arctique. Pour ce faire, la quantité de lumière atteignant les fonds marins côtiers arctiques a été calculée à partir de données satellitaires afin d’estimer l’étendue des habitats des PPB. Les résultats démontrent que ces PPB sont répandus et peuvent coloniser environ 3 millions de km², soit la moitié de la superficie de l’océan Arctique. Leur production primaire annuelle est estimée à 100 millions de tonnes de carbone, une quantité non négligeable puisqu’elle représente 26 à 45 % de la production du phytoplancton. Elle se répartit très approximativement comme suit : 45 % pour les macroalgues, 45 % pour les herbiers, le reste pour les microalgues.
Depuis 2003, la superficie des fonds marins de l’Arctique recevant de la lumière s’étend d’environ 47 000 km2 par an, élargissant ainsi la surface potentiellement habitable par les PPB dans un Arctique en mutation. En raison de la perte régulière de la glace de mer et de la hausse de la température de l’eau, une augmentation de l’abondance et de la productivité des macroalgues et des herbiers est attendue le long des côtes de l’Arctique.
Malgré la complexité des impacts du changement climatique sur la disponibilité de la lumière et sur la production primaire marine dans un Arctique qui se réchauffe, la présence généralisée des végétaux benthiques et leur contribution significative au fonctionnement des écosystèmes côtiers arctiques rendent leur prise en compte indispensable dans les bilans de carbone de la région.
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