24 millions d’observations de CO2 océanique dans la base internationale SOCAT
L’océan, par sa capacité à absorber chaque année environ 25-30% des émissions anthropiques de CO2 et plus de 90% de la chaleur en excès, joue un rôle crucial pour réguler le changement climatique. Sur 645 PgC (Peta-gramme de Carbone) injectés par les activités humaines depuis 1750, on estime que l’océan en a absorbé environ 160 PgC, limitant l’impact des émissions de CO2 sur le changement climatique. Sans ce puits de carbone océanique, la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait aujourd’hui d’environ 490 ppm. Une conséquence directe des émissions anthropiques de CO2 et de leur absorption par les océans conduit au phénomène d’acidification (diminution du pH) dont les impacts sur les écosystèmes marins restent à évaluer. Aussi, le pH des océans est maintenant reconnu, au même titre que la température ou le niveau de la mer, comme une des 7 variables témoin du changement global (Global Climate Indicator).
Dans ce contexte, il est important d’estimer, et suivre d’année en année, le puits de carbone océanique global. Pour cela il est nécessaire de disposer d’observations de CO2 océanique précises et, si possible, dans tous les secteurs océaniques et à différentes saisons, le cycle du carbone océanique étant très variable dans le temps et l’espace. Tel est l’objectif de la base de données SOCAT de CO2 océanique, régulièrement actualisée depuis 2011. Faisant suite aux précédentes versions, la base s’est enrichie cette année de 2 millions de nouvelles données (Figure 1). Elle rassemble à ce jour 24 millions d’observations de CO2 océanique couvrant la période 1957-2017. Outre les données originales accessibles en ligne, la base propose des produits grillés à différentes résolutions pour l’océan ouvert et côtier. Un outil de visualisation interactif permet un accès aisé aux données, dont l’extraction peut se faire par région, période ou plateforme (navires, bouées ou mouillages)…