Scientifiques désorganisés, rennes à la diète… Dans l’Arctique, touché par un pic de chaleur, « tout devient compliqué »
« Ici, il fait 4°C et il pleut, c’est assez spécial. » Piotr Kupiszewski, responsable de la station de Ny-Ålesund (Norvège), est démuni face à la vague de chaleur qui touche l’Arctique. Depuis la semaine dernière, des températures supérieures à 0°C ont été relevées au cap Morris Jesup, la station météo située la plus au nord du Groenland.
L’AWIPEV, station franco-allemande où officie Piotr Kupiszewski, est installée sur l’île Spitzberg, dans la mer du Groenland. Ici aussi, la vague de chaleur qui touche l’Arctique se fait ressentir. Ces derniers jours, la température a atteint 4°C, alors qu’en 2017, la moyenne du mois de février s’élevait à -8°C, selon le responsable de la station. Et la pluie, qu’on ne voyait jamais à cette période de l’année, a fait son apparition lundi 26 février. L’année dernière, les averses avaient duré trois jours, du jamais-vu pour Piotr et son équipe.
Dans cette région du monde, la pluie est synonyme de complications pour les scientifiques et les habitants, notamment en matière de déplacements. En temps normal, les habitants de Spitzberg circulent à moto-neige ou à skis pendant l’hiver. Des moyens de locomotion à oublier lorsque la pluie remplace la neige. « Avec la pluie, tout devient plus compliqué, déplore Piotr Kupiszewski. Nous avons des voitures pour nous déplacer dans la ville, mais partout ailleurs, il n’y a pas de routes. On est obligés de se déplacer à pied »…