Eau douce : la première carte mondiale des ressources menacées
Une équipe de chercheurs de la Nasa vient de cartographier les régions où les niveaux des nappes d’eau douce ont le plus diminué ou augmenté entre 2002 et 2016 et donne les raisons de ces variations. Les chercheurs se sont basés sur les observations satellite du programme Grace (Gravity Recovery and Climate Experiment), qui suit depuis 2002 l’évolution des nappes d’eau à la surface et souterraines (fonte des glaciers, niveau des nappes souterraines, enneigement, humidité des sols et eaux douces de surface).
Le cycle de l’eau étant fermé, la Terre, dans son ensemble, ne souffre pas de manque d’eau. En revanche, la répartition de cette dernière a largement été modifiée au cours des 14 dernières années. Sur la carte élaborée par les chercheurs, qui met en valeur les variations annuelles des réserves d’eau, on identifie rapidement les régions les plus affectées. Sur les 34 zones étudiées, 23 ont vu leur disponibilité en eau baisser tandis que 11 ont vu leurs réserves s’accroître.
Fonte de la banquise et sécheresse accrue
Le Groenland est de loin le grand perdant : il a vu fondre ses réserves d’eau de 279 gigatonnes (Gt) par an entre 2002 et 2016, l’équivalent de 3 fois la totalité du lac Léman évaporé chaque année ! Deuxième sur la liste : l’Antarctique, avec 127,6 Gt d’eau en moins par an.
Les îles canadiennes et le golfe d’Alaska accusent eux aussi de grosses pertes. Dans toutes ces régions, le coupable est en premier lieu le changement climatique, qui fait fondre la banquise à vitesse grand V. Mais, pour d’autres perdants, ce sont des activités humaines directes qui sont en cause…