Anne Quéméré, une navigatrice aux premières loges du réchauffement de l’Arctique
Un instant, tout le reste lui a semblé dérisoire. En pleine mer de Beaufort, aux confins du pôle Nord, la navigatrice et exploratrice française Anne Quéméré a coupé le moteur de son bateau pour profiter du paysage. Devant elle, les côtes des Territoires du Nord-Ouest canadien étendent leur horizontalité, à peine interrompue par les pingos, des collines de glace recouvertes de terre. L’endroit est désertique mais la vie bouillonne, celle des caribous, des grizzlys, des bélugas ou des oiseaux migrateurs. « On se sent petits et immenses à la fois », raconte-elle.
C’était le 8 juillet 2018. Cet été-là, la Bretonne de 52 ans, embarquée dans un bateau propulsé uniquement à l’énergie solaire, a tenté de franchir le passage du Nord-Ouest, reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique en passant par le nord du Canada, une route désormais praticable en raison du réchauffement climatique. Si l’expérience a tourné court, elle en rapporte un documentaire, Passagère de l’Arctique, dont la première a eu lieu lundi 1er avril.