Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Arctique : la fonte des glaces de mer s’accélère

Publié le 10.01.2020 - Actualité du 06/01/2020 sur Météo-France
Le rapport de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, l'équivalent américain de Météo-France) publié en décembre alerte sur les nombreux changements observés en 2019 en Arctique, où le réchauffement climatique est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale

L’amplification arctique

La température à la surface des terres de l’Arctique moyennée sur la période d’octobre 2018 à septembre 2019, est la deuxième valeur la plus élevée sur cette période de 12 mois, derrière 2015-2016, avec des archives débutant en 1900. L’anomalie atteint +1,9~°C par rapport aux moyennes 1981-2010. Sur les 6 dernières années, la température moyenne sur la période octobre-septembre a dépassé chaque fois le record de la période 1900-2013.

Depuis le milieu des années 1990, la température moyenne arctique a augmenté deux fois plus vite que la température moyenne du globe. Ce phénomène s’appelle l’amplification arctique. Elle peut s’expliquer en partie par plusieurs mécanismes accélérant le réchauffement sur ces régions. Une d’entre elles est la réduction de l’albédo lié à la perte d’étendue de glace de mer et de couverture neigeuse. La glace et la neige réfléchissent en effet une grande partie du rayonnement solaire vers l’espace. En leur absence, plus d’énergie issue du rayonnement solaire est disponible pour réchauffer les mers ou les terres, amplifiant la fonte de la glace. Une autre raison est l’augmentation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère arctique, autorisant plus de formation nuageuse. La présence de nuages dans les premières couches de l’atmosphère, atténue certes le rayonnement solaire en journée mais limite surtout la baisse du mercure durant la nuit par rayonnement infrarouge.

En Alaska, les températures ont été supérieures aux normales tout au long de 2019, excepté en toute fin d’année. Cet état américain a notamment subi une vague de chaleur exceptionnelle en juillet 2019 avec des températures dépassant les 30 degrés, faisant tomber des records absolus.

Températures de surface de la mer

En août 2019, la température moyenne de surface de la mer était largement plus élevée que la moyenne d’août calculée sur la période 1982-2010, dans les mers de Beaufort, Chukchi, de Laptev et de Baffin. Elle présentait a contrario une anomalie négative en mer des Barents. 2019 s’inscrit dans la tendance de fond observée sur ces mers.

Étendue de la glace de mer

En 2019, la glace de mer a atteint son étendue maximale le 13 mars avec 14,78 millions de km2, se positionnant au 7e rang des étendues maximales les plus basses (en se basant sur 41 années d’observations par satellite). Le déficit atteignait 70 à 80~% en mer de Bering alors qu’il était proche des normales en mer d’Okhotsk.

L’extension minimale annuelle a été atteinte le 18 septembre avec 4,15 millions de km2, soit un déficit de 33~% par rapport à la moyenne 1981-2010. Il s’agit de la deuxième extension la plus basse derrière l’année record 2012. Les 13 étendues minimales les plus basses ont été mesurées sur les 13 dernières années de 2007 à 2019.

Sur l’archive complète des observations par satellite qui débute en 1979, la tendance à la baisse de l’étendue de la banquise est nette, particulièrement pour le mois de septembre, où la perte atteint environ 12,9~% par décennie par rapport à la moyenne 1981-2010.

L’âge de la glace est un paramètre important de la banquise. Une glace ancienne est plus épaisse et par conséquent plus résiliente face à la variabilité interannuelle des forçages atmosphériques et océaniques.

La glace la plus ancienne, de plus de 4 ans, était majoritaire auparavant dans l’océan Arctique. Désormais, elle ne représente plus qu’une petite fraction de la banquise en mars, lors du maximum annuel. En 1985, 33~% de la banquise était composé de glace de plus de 4 ans. Ce pourcentage est seulement de 1,2~% en mars 2019.

En 2019, la banquise a perdu 10,63 millions de km2 entre mars et octobre. Il s’agit de la 4e plus grande différence entre le minimum et le maximum annuel, sur les 41 années de mesure.

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