Les touristes, aubaine et malédiction au pays du père Noël et des Lapons
D’Europe et d’Asie, en couple ou en famille, ils sont des centaines de milliers à converger dans cette immense toundra dans l’espoir d’y rencontrer le « vrai » père Noël, apercevoir une aurore boréale, fendre le froid en traîneau.
Le tourisme est vital pour l’espace arctique peuplé d’élans, d’ours et de loups, à court d’espèces sonnantes et trébuchantes. Mais les locaux, et surtout les Sames, éleveurs de rennes autochtones autrefois désignés sous le nom devenu péjoratif de Lapons, s’alarment de ses effets sur leur mode de vie et sur l’environnement dans une région aux avant-postes du réchauffement climatique.
A Rovaniemi, le « Santa Claus Village » est un parc d’attractions féérique où les vacanciers s’offrent des promenades en moto-neige ou en traîneau tiré par des rennes, fuient le vent dans des châteaux de glace, écument les magasins de souvenirs, dégustent du vin chaud à la cannelle près du feu.
Au coeur du village, de jolis chalets en bois abritent l’antre du père Noël. Depuis les années 1980, les responsables du tourisme locaux ont fait de Rovaniemi le pays officiel de l’homme à la barbe blanche.
A l’intérieur, un elfe en costume rouge et vert prénommé « Vanilla » anime une visite guidée jusqu’au repaire fabuleux. Le père Noël, dans son habit rouge rehaussé de fourrure blanche, les accueille sur les notes tintinnabulantes d’un chant de Noël.
« Je ne sais pas pourquoi, je suis un peu nerveux », avoue Topi, un Finlandais d’une vingtaine d’années venu avec ses amis.
L’afflux de visiteurs en Laponie ne cesse de croître année après année. 2,9 millions de nuitées ont été enregistrées l’an dernier, contre 2,2 millions en 2010.
« Les chiens de traîneau et les longues randonnées sont plébiscités par les touristes français, les Britanniques sont particulièrement intéressés par la moto-neige, les Asiatiques préfèrent les aurores boréales », explique à l’AFP Sanna Kärkkäinen qui dirige l’office du tourisme de Rovaniemi.
De nouveaux marchés, très lucratifs, s’ouvrent aux opérateurs. Le nombre de touristes chinois a quadruplé depuis 2015, pour atteindre 45.000, et devrait encore tripler au cours de la prochaine décennie, qui profitent de la multiplication des vols de la compagnie nationale Finnair entre l’Asie et l’Europe, via la capitale Helsinki…