L’Arctique, la nouvelle frontière de la rivalité sino-américaine
Pendant un an et demi, le commerce a été au centre de la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, également lancés dans une compétition, de la mer de Chine méridionale à l’Afrique. Mais, selon le South China Morning Post, « l’Arctique est la prochaine frontière de leur rivalité ».
Dans un livre blanc de 2018, la Chine s’était définie comme « un Etat proche de l’Arctique » pour englober dans sa « nouvelle route de la soie » cette région. Cette question était ensuite passée au second plan jusqu’à ce que le secrétaire d’Etat américain déterre en mai dernier la hache de guerre. « Il n’y a que les pays de l’Arctique, et les autres. Il n’y a pas de troisième catégorie », a dit Mike Pompeo en refusant ainsi que la Chine parvienne à développer une « Route de la soie du pôle Nord ».
Nouvelles voies maritimes
Mais Pékin n’est pas seul . Selon le quotidien, la fonte des glaces due au réchauffement climatique a ouvert de nouvelles voies maritimes, plus rapides et moins coûteuses, entre l’Asie et l’Europe. D’ici à 2050, la traversée sera de 10 à 12 jours plus rapide à travers l’Arctique qu’à travers le canal de Suez. D’après des projections, la région pourrait attirer 100 milliards de dollars d’ici à 2027. Difficile, pour la Chine, de se croiser les bras face à ces demandes d’investissements.
L’un des objectifs de Pékin est d’encourager « le progrès scientifique » ainsi que de développer ses routes commerciales, de trouver des ressources énergétiques et de s’engager dans la protection de l’environnement, affirme un universitaire à Pékin, Liu Xu. Des objectifs qui, selon le SCMP, ne convainquent ni les Américains ni les Européens. Ce qui explique aussi la proposition de Donald Trump de racheter le Groënland. D’autant plus que la Russie qui, elle, fait partie des huit Etats riverains du pôle Nord, s’intéresse à l’Arctique.