L’Otan met le cap vers l’Arctique
La mer de Barents, au nord de la Norvège et de la Russie, pourrait bien devenir, à l’image de la mer de Chine méridionale, une zone de tensions maritimes, la Russie revendiquant des droits souverains sur les nouvelles routes arctiques de navigation.
Moscou exige ainsi que tous les navires militaires demandent une autorisation de transiter par la route maritime du Nord avec un préavis de 45 jours. Elle veut aussi connaître la durée et la raison du transit, la nationalité du pavillon, le grade et le nom du commandant du navire et elle voudrait imposer la présence d’un pilote et l’assistance, si nécessaire, d’un brise-glace.
Pas la première incursion
Washington refuse, au nom de la liberté de navigation dans l’océan Arctique. » Le flanc nord de l’Otan exige de nouveau l’attention des USA et de ses alliés « , a donc prévenu le Département d’État en février.
Début mai, les Américains ont averti les Russes du déploiement en mer de Barents d’une flottille de l’Otan. Robuste, elle rassemblait trois destroyers lance-missiles américains et une frégate britannique. Ces bâtiments étaient accompagnés d’un navire-ravitailleur américain et d’avions de patrouille maritime. Et probablement par un sous-marin nucléaire d’attaque.
Cette incursion en mer de Barents n’est pas la première. En 2018 et 2019, des groupes aéronavals US s’étaient déployés à l’intérieur du cercle polaire. Ce qui n’a pas manqué d’irriter Moscou.
Quant au transit sans assistance du navire de soutien et d’assistance de la Marine nationale française Rhône en septembre 2018, il avait aussi suscité une réaction véhémente du gouvernement russe.