Sibérie : Grâce aux satellites, on va en apprendre plus sur les origines de l’hécatombe des rennes sauvages
Ils sont un symbole de Noël, indissociable du traîneau qu’ils tirent pour livrer les précieux cadeaux. Mais d’ici quelques années, les rennes sauvages du Grand Nord pourraient bien manquer à l’appel le 24 décembre. Il y a encore 20 ans, ils étaient encore un million à fouler la toundra de Yakoutie, dans le nord-est de la Sibérie.
Aujourd’hui, ils ne sont plus que 400 000. Une chute de 60 % de l’espèce qui s’explique en partie par le réchauffement climatique. Mais difficile de savoir si c’est dû au manque de nourriture à cause de la sécheresse l’été ou encore à l’eau de pluie transformée en glace l’hiver qui les empêche d’accéder au lichen. Sans parler de la propagation des maladies favorisée par la chaleur.
Pour suivre à la trace ces mammifères sauvages et mieux comprendre les causes de l’hécatombe qui les touche, l’espace a été mis à contribution. Cet été, 200 rennes ont ainsi été équipés d’un collier satellite doté d’une intelligence artificielle.
« Ce collier permet d’utiliser la technologie Argos pour leur positionnement, et d’aller plus loin grâce à l’intelligence artificielle pour avoir des données de comportement. Cela nous permet de corréler avec de la donnée imagerie satellite, pour savoir où ils sont, dans quel environnement. Cela nous informe sur la végétation, sur l’état des ruisseaux et lacs où ils vont boire, ainsi que des données météo », explique Christel Delmas, responsable des applications Argos au sein de l’entreprise toulousaine CLS spécialisée dans l’observation et la surveillance satellite de la Terre.
Des informations sur leur comportement
Autant de données qui pourront leur en apprendre plus sur la disponibilité d’eau ou de nourriture lors du passage d’un troupeau. Le collier pourra ainsi montrer si le renne est stressé, s’il a tendance à dormir plus que d’habitude ou encore à se déplacer de manière anormale. Des informations qui peuvent remonter une fois par jour ou toutes les dix minutes en fonction de sa programmation. Elles serviront à voir quelles sont les décisions à prendre pour les préserver.
Pour faire aboutir ce projet, un consortium a été créé avec des scientifiques, les autorités territoriales, le CNES et l’Agence spatiale européenne, ainsi que les représentants des populations nomades, qui vivent essentiellement de l’élevage du renne. Si les premiers résultats scientifiques sont attendus pour l’an prochain, les colliers ont déjà permis à certains membres de cette communauté de retrouver des troupeaux égarés dans ce territoire immense où les systèmes de communication terrestres sont limités…
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