Le dégel du permafrost crée des gouffres sous-marins en Arctique
Le pergélisol (ou permafrost, en anglais) fait référence à la partie du sol en profondeur qui est en permanence gelée. Avec les augmentations des températures liées au réchauffement d’origine humaine, la dégradation du pergélisol dans les régions arctiques attire l’attention des scientifiques.
Une équipe, composée de Charles K. Paull et de ses collaborateurs du centre de recherche océanographique MBARI, a publié dans la revue PNAS une nouvelle étude sur les changements spectaculaires observés dans le fond marin de l’Arctique suite à la fonte du pergélisol. Ils ont travaillé sur la morphologie du fond marin de la pente continentale de la mer de Beaufort canadienne et ont entrepris des collectes de données bathymétriques, répétées pendant des intervalles de deux à neuf ans. Ces relevés ont été obtenus grâce au déploiement d’une nouvelle technologie : des véhicules sous-marins autonomes (AUV) et des sonars embarqués permettant de cartographier le sol sous la mer avec une haute résolution.
Des dépressions observées pour la première fois
Ces chercheurs ont pu constater des changements morphologiques rapides du fond océanique se caractérisant par le développement de dépressions et d’escarpements du sol allant jusqu’à 28 mètres de profondeur. Ils sont apparus sur plusieurs sites entre 120 et 150 mètres de profondeur en dessous du niveau de l’eau de surface, près de la limite du pergélisol de la dernière période glaciaire lorsque le niveau global de la mer était d’environ 125 mètres plus bas qu’actuellement.
Alors que l’on attribue le dégel du pergélisol de l’Arctique à l’augmentation des températures due au changement climatique, les données à la disposition de Charles K. Paull et ses collègues ne montrent pas de tendance au réchauffement. Elles semblent plutôt indiquer que les modifications du fond marin se produisent depuis des milliers d’années et qu’elles sont le résultat de changements climatiques plus anciens et plus lents…
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