« La Russie est devenue une menace pour notre sécurité dans l’Arctique », clame un ancien ministre canadien
Les répercussions de la guerre en Ukraine se font maintenant sentir jusque dans l’Arctique. En réaction à l’invasion russe, les sept pays nordiques (États-Unis, Canada, Norvège, Suède, Finlande, Danemark et l’Islande) se sont retiré la semaine dernière du Conseil de l’Arctique le temps d’une « pause ».
Ironie du sort, l’organisme international qui est formé des huit nations entourant le pôle Nord est présidé par la Russie pour les deux prochaines années. « Les changements géopolitiques dont nous sommes témoins aujourd’hui vont avoir un impact sur nos vies ici au Canada », a prévenu M. MacKay qui exhorte les politiques à une véritable « prise de conscience ».
« L’invasion cruelle et illégale de l’Ukraine a brisé la confiance et les liens qui prévalaient jusqu’ici au sein du Conseil de l’Arctique », a-t-il dit. « Ce forum international est important puisqu’il permet aux membres de se parler sur des questions cruciales, ce qui n’est maintenant plus possible ».
Le conflit au cœur de l’Europe met en lumière plusieurs lacunes en matière de souveraineté canadienne dans l’Arctique, a indiqué celui qui a été ministre au sein du gouvernement conservateur de Stephen Harper. « Les menaces de la Russie sur notre souveraineté en Arctique sont devenues réelles. Cette crise doit être pour nous une opportunité de reconnaitre la vulnérabilité du Canada dans l’Arctique ».
Ces dernières années, la Russie a énormément investi dans l’Arctique, a rétorqué M. MacKay. « N’oublions pas que la moitié des côtés de l’Arctique sont russes et on voit que Moscou développe cette région bien plus que les nations du Conseil de l’Arctique ».
Le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) organise régulièrement des exercices de défense aérienne dans l’Arctique, explique M. MacKay. À ce titre, il précise que le centre d’opération suit depuis des années des bombardiers russes près de l’espace aérien canadien dans le Grand Nord. « Notre système d’alerte a grandement besoin d’être modernisé », a-t-il dit. « Nous utilisons présentement des chasseurs CF-18 vieux de 40 ans. Il est temps de faire une mise à niveau ».
Les installations militaires du Canada dans l’Arctique sont pour la plupart obsolètes, a martelé M. MacKay. « Nous devons reconnaitre notre vulnérabilité et faire en sorte d’investir pour protéger notre souveraineté dans le Grand Nord. Regardez la Chine qui n’est pas une nation arctique et qui pourtant construit plus de brise-glaces que le Canada »…
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Voir aussi l’article d’Anne-Caroline Desplanques du 08/03/2022 sur Le Journal de Montréal, ainsi qu’un autre article d’Ismaël Houdassine également paru sur le site Regard sur l’Arctique le 15/03/2022