L’expansion arbustive dans l’Arctique pourrait accélérer le dégel du pergélisol encore plus que prévu
Un travail conjoint entre l’Université Laval, le CNRS et l’Université de Grenoble, sur l’Île Bylot dans le haut Arctique canadien, a mis en évidence un nouveau processus complexe qui pourrait encore amplifier le dégel du pergélisol dû à l’expansion arbustive. Les mesures effectuées ont révélé des températures hivernales du pergélisol plus froides que prévues sous des arbustes. Des simulations numériques ont démontré que ce refroidissement hivernal était dû à la conduction du froid à travers les branches des arbustes qui, en gelant, deviennent un excellent conducteur thermique. Jusqu’ici, bonne nouvelle : la conduction du froid à travers les branches gelées refroidit le pergélisol. Le problème survient au printemps. À la sortie de la nuit polaire, les rayons de soleil traversent la neige et réchauffent les branches enfouies, qui absorbent la quasi-totalité de la lumière qui les touche. Cette chaleur est transmise efficacement par les branches jusqu’au sol gelé, qui dégèle beaucoup plus rapidement. Globalement, quel est le bilan entre le refroidissement hivernal et le réchauffement printanier ? Très probablement un réchauffement dans la plupart des cas, sauf peut-être sur les pentes les plus exposées au Nord, ou l’impact du réchauffement solaire est plus faible.
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