Poutine veut renforcer les positions de la Russie dans l’Arctique
L’Arctique est en train de « se transformer en une région de concurrence internationale, non seulement du point de vue économique, mais aussi du point de vue militaire », stipule cette doctrine décrite dans un document de 55 pages, signé en grande pompe dans le cadre d’une parade navale à Saint-Pétersbourg. Compte tenu de ces facteurs, la Russie va renforcer « ses positions dirigeantes dans l’exploration et la conquête de l’Arctique » et de ses gisements de minéraux et assurer sa « stabilité stratégique » dans la zone en renforçant le potentiel militaire des Flottes russes du Nord et du Pacifique, précise le document.
Dans l’Arctique, le pays souhaite également « développer pleinement la Route maritime du Nord », aussi appelé le Passage du Nord-Est qui relie l’Europe à l’Asie en longeant les côtes russes, pour le transformer en une voie « sécurisée et compétitive qui fonctionnerait toute l’année », selon la doctrine. Le document dénonce par ailleurs la volonté des Etats-Unis de « dominer dans les eaux mondiales » et le « rapprochement des infrastructures militaires de l’Otan des frontières russes », en qualifiant ces phénomènes de « menaces principales » pour la Russie.
Grosses tensions ans dans l’archipel norvégien du Svalbard
Récemment le ton est monté entre la Russie et la Norvège au cœur de l’Arctique, dans l’archipel norvégien du Svalbard, qualifié de « talon d’achille de l’Otan dans l’Arctique ». Du fait des sanctions prises à cause de l’invasion russe de l’Ukraine, la Norvège avait mi-juin bloqué à la frontière une cargaison destinée à des mineurs russes de Barentsburg, une petite cité du Svalbard dont la mine de charbon est exploitée par une compagnie russe. Cette décision avait provoqué l’ire de Moscou, qui avait demandé à Oslo de régler « au plus vite » cette question, agitant la menace de « mesures de représailles ». Une solution avait été trouvée début juillet.
La situation du Svalbard est complexe. Situé à un millier de kilomètres du pôle Nord, le Svalbard est régi par un traité conclu en 1920 à Paris. Celui-ci reconnaît la souveraineté de la Norvège mais garantit aussi aux ressortissants des Etats signataires, aujourd’hui 46 dont la Russie, la Chine, l’Inde et les deux Corée, la liberté d’y exploiter les ressources naturelles « sur un pied de parfaite égalité ». C’est à ce titre que, depuis des décennies, la Russie – comme l’URSS avant elle – extrait du charbon sur ces terres, parmi les endroits habités les plus septentrionaux de la planète (moins de 3.000 habitants sur un territoire de 61.000 km2)…
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Voire aussi l’article d’Alexandre Aget du 02/08/2022 sur UP’ Magazine