Un loup arctique est cloné pour la première fois par des chercheurs chinois
Cette louve s’appelle Maya, elle a 202 jours, et elle est le clone d’un loup arctique, rapporte CNN, mercredi 21 septembre 2022. Il s’agirait d’une véritable première dans le monde, après deux ans d’efforts, s’enthousiasme Mi Jidong, le directeur de la société chinoise Sinogene Biotechnology, lors d’une conférence de presse du lundi 19 septembre commentée par les médias d’État chinois comme le Global Times.
Les loups arctiques, menacés par le réchauffement climatique
Cette espèce de loup, appelée aussi loup blanc ou loup polaire, n’est pas en voie de disparition. La majorité des spécimens se trouve au nord de l’archipel arctique canadien, un lieu suffisamment éloigné pour échapper aux chasseurs. Mais ces loups arctiques sont menacés par le réchauffement climatique qui grignote, peu à peu, leur approvisionnement alimentaire. Et les routes et les pipelines construits par l’homme empiètent sur leur territoire.
Sinogene a commencé à travailler sur ce clonage de loup en 2020. Les chercheurs ont utilisé la technique utilisée pour cloner la brebis Dolly en 1996, le tout premier mammifère cloné. Ils ont d’abord récupéré sur un loup arctique (une louve aussi appelée Maya et décédée en 2021) une cellule dont ils ont extrait le noyau afin de récupérer l’ensemble de l’information génétique de cette espèce. Ensuite, ils ont injecté ce noyau dans l’ovule d’une chienne, après avoir retiré le noyau de la cellule reproductrice de cette dernière — pour éviter de mélanger les deux ADN.
Les scientifiques dans une course pour sauver les espèces menacées
L’embryon va ensuite être implanté dans l’utérus d’une mère porteuse. Selon le communiqué de presse, 85 embryons ont été créés. Ils ont été transférés dans l’utérus de sept beagles, pour aboutir à la naissance de Maya. Un deuxième loup cloné devrait naître dans les prochains mois. Le clonage réussi de Maya est un « événement marquant, qui revêt une grande importance pour la protection de la vie sauvage dans le monde et la restauration des espèces menacées », estime l’Institut national chinois de contrôle des aliments et des médicaments cité par nos confrères.
Le clonage comme méthode de conservation d’espèces menacées pose régulièrement des questions éthiques. Il pourrait aussi entraîner des risques pour la santé de Maya. Ce n’est néanmoins pas la première fois que la technologie du clonage est utilisée par les scientifiques de la conservation. Des chercheurs ont déjà commencé à travailler sur des cellules congelées d’un rhinocéros de Sumatra, aujourd’hui disparu. En février 2021, des scientifiques ont annoncé avoir cloné un putois à pieds noirs, une espèce menacée dont le spécimen, prénommé Elizabeth Ann, est issu des cellules congelées d’une femelle morte dans les années 1980…
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Voir aussi l’article de Brice Louvet du 27/09/2022 sur SciencePost