Russie : l’ « Ural », le brise-glace nucléaire qui doit assurer la suprématie de Moscou dans l’Arctique
Il est baptisé Ural, en hommage à la région russe de l’Oural. La Russie a inauguré ce mardi 22 novembre un nouveau brise-glace à propulsion nucléaire qui doit faciliter ses exportations d’hydrocarbures vers l’Asie via l’Arctique, au moment où Moscou réoriente sa stratégie énergétique du fait des sanctions occidentales contre son offensive en Ukraine.
Ce nouveau navire à propulsion nucléaire, de plus de 170 mètres de long pour 34 mètres de large, peut briser la glace jusqu’à trois mètres de profondeur. Il peut transporter jusqu’à 54 membres d’équipage, selon Rosatom. Il est le troisième exemplaire d’une série lancée par le géant de l’énergie atomique, après les navires Arktika et Sibir, qui remplacent les brise-glaces vieillissants Yamal et 50 Let Pobedy.
« Une autre caractéristique unique est sa conception à double tirant d’eau. Les citernes de ballast à l’intérieur de la coque peuvent être facilement ajustées pour modifier le tirant d’eau du navire selon qu’il doit naviguer dans la mer Arctique ou dans les estuaires peu profonds des rivières », expliquait Rosatom le 25 mai 2019 lors de sa mise à l’eau, comme le rapportait la revue en ligne Mer et Marine.
Un déploiement qui doit assurer la suprématie russe dans l’Arctique
« Le développement des routes maritimes du Nord (Northern Sea Route, NSR) permettra à la Russie de réaliser pleinement son potentiel d’exportation et d’établir une route logistique efficace, y compris vers l’Asie du Sud-Est », a affirmé ce mardi le président russe Vladimir Poutine dans un discours retransmis par visioconférence lors de la cérémonie de mise en service, à Saint-Pétersbourg.
« L’Ural est au coeur de notre projet stratégique d’ouverture des routes maritimes du Nord à l’activité toute l’année. Notre objectif pour 2024 est de faire passer plus de 80 millions de tonnes métriques d’expéditions par cette route » déclarait Alexey Likhachev, directeur général de Rosatom, lors de la mise à l’eau de l’Ural en 2019. A la même époque, Vyacheslav Ruksha, responsable de la direction NSR au sein de Rosatom, expliquait que « sans une flotte de brise-glaces nucléaires moderne, il est impossible d’imaginer le développement de la route maritime du Nord », comme le rapportait la revue le Grand Continent.
Son déploiement doit permettre d’assurer la suprématie russe dans l’Arctique, stratégie assumée par Vladimir Poutine, alors que Moscou est confronté aux ambitions d’autres puissances. Selon le président russe, l’Ural opérera « dès décembre » 2022 dans l’Arctique, région où la Russie produit du gaz naturel liquéfié (GNL) destiné initialement à l’Europe…
Lire la suite sur L’Express