Voici comment les températures de l’air et de l’océan influent sur la banquise arctique
L’Arctique se réchauffe plus vite que le reste du monde. C’est, malheureusement, un fait établi aujourd’hui. Mais les chercheurs peinent encore à comprendre les interactions qui existent dans cette région entre les étendues de glace, l’océan et l’atmosphère. Sans doute parce que la plupart des études, jusqu’ici, se sont intéressées à ce qui se passe en surface à partir de données limitées.
Une équipe internationale propose aujourd’hui d’explorer les variations spatio-temporelles des débuts de fonte et de gel aussi bien à la surface qu’à la base de la banquise — comprenez, de la glace de mer. Dans l’espoir de mieux comprendre comment celle-ci réagit au changement climatique.
Des données recueillies entre 2001 et 2018 montrent des décalages entre la fonte basale de la glace de mer et sa fonte de surface, selon les régions considérées de l’océan Arctique. Des décalages que les chercheurs attribuent aux variations saisonnières distinctes de la chaleur océanique disponible pour la fonte des glaces de mer entre les régions. À un océan qui se réchauffe plus tôt dans certaines zones.
Une image du cycle gel-dégel
Les chercheurs notent aussi que le gel basal de la glace pluriannuelle intervient presque trois mois après celui de la surface. En cause, peut-être, une combinaison de la régulation de la capacité thermique de la glace de mer elle-même, d’un dégagement de chaleur océanique venant de la couche de mélange — la partie superficielle de l’océan, remuée au contact de l’atmosphère — et de la couche inférieure de l’océan et d’un effet de tampon thermique de la neige au sommet de la glace.
Une épaisseur de glace plus fine et une couverture de neige réduite favorisent en revanche un début de gel basal plus précoce. L’océan semble jouer un rôle intersaisonnier dans la régulation de la croissance et de la fonte de la glace de mer en Arctique…
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