Pourquoi l’Arctique se réchauffe-t-il plus vite que le reste de la planète ?
Notre Planète se réchauffe. Un peu plus vite en certains endroits qu’en d’autres. Parfois même beaucoup plus vite. C’est le cas du côté de l’Arctique. La région connaît un réchauffement à peu près quatre fois plus rapide que la moyenne mondiale. Et les scientifiques soupçonnaient déjà un dérèglement dans la manière dont se forment les nuages d’en être responsable. Indirectement donc, la présence accrue dans la région d’aérosols. Grâce aux données recueillies par l’expédition MOSAiC – pour « Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate », comprenez « Observatoire multidisciplinaire à la dérive pour l’étude du climat de l’Arctique » – des chercheurs de l’université de Washington à Saint-Louis (États-Unis) le confirment aujourd’hui.
La neige soufflée par le vent réchauffe l’Arctique
« Au cours des dernières décennies, les scientifiques ont identifié la « brume arctique » comme la principale source d’aérosols dans l’Arctique en hiver et au printemps. Cette brume résulte du transport à longue distance de polluants », explique Xianda Gong, premier auteur de l’étude, dans un communiqué. « Notre étude révèle que la neige soufflée par le vent au centre de l’Arctique (celle que les experts désignent sous le nom de poudrerie, ndlr) produit de fins aérosols de sel marin et contribue au phénomène pour une fraction plus importante ».
Car ces aérosols peuvent constituer le terreau de la formation de nuages. Et ces nuages empêchent le rayonnement solaire de s’échapper vers l’espace. C’est ainsi qu’ils participent au réchauffement de surface en Arctique.
Des modèles climatiques à mettre à jour
Notez toutefois que ces particules fines de sel marin ont toujours été présentes dans la région. Ce que cette étude révèle, c’est qu’elles sont plus nombreuses et plus fines que le pensaient les chercheurs. Elles comptent finalement pour environ 30 % du total des aérosols en Arctique. Or elles ne sont pas prises en compte ainsi par les simulations. Mettre à jour les modèles devrait donc permettre de mieux projeter ce qui attend la région dans le contexte de réchauffement climatique induit par les activités humaines.
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