Fuite d’un gazoduc entre la Finlande et l’Estonie : un nouveau « Nord Stream » ?
Un an après le sabotage du gazoduc Nord Stream transportant du gaz naturel de la Russie vers l’Allemagne, une nouvelle fuite inquiète et suscite des interrogations de la part de l’Europe. Le fonctionnement du gazoduc bidirectionnel, qui envoyait du gaz de la Finlande vers les Etats baltes en été, et inversement en hiver, a été interrompu dimanche en raison d’une fuite. Le dernier gazoduc encore en service du pays, après l’arrêt des importations russes, est donc inopérant.
Les enquêteurs finlandais n’ont pas relevé d’indices d’utilisation d’explosifs mais l’institut norvégien de sismologie a détecté une « explosion probable » dans la zone de la fuite. Le câble de télécommunication accompagnant le gazoduc a été dégradé dans les eaux de l’Estonie, ont précisé mardi des responsables de ce pays balte, au cours d’un point de presse.
Dommages constatés sur le gazoduc et sur un câble de télécommunication
Cet incident intervient après celui du Nord Stream, le 26 septembre 2022, dont l’origine reste toujours une énigme puisque aucune des trois enquêtes judiciaires ouvertes séparément par l’Allemagne, la Suède et le Danemark n’a encore abouti. Quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines s’étaient produites sur Nord Stream 1 et 2, conduites qui acheminaient l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.
Mais contrairement à cet épisode, où les sismologues ont enregistré deux explosions distinctes, les scientifiques n’ont mesuré aucune activité inhabituelle à proximité du pipeline finlandais. Outre le gazoduc, une « perturbation » affecte le câble de télécoms sous-marin reliant la Finlande et l’Estonie via le golfe de Finlande mais aucun client n’était touché, selon l’opérateur de télécoms Elisa.
La marine estonienne enquête sur les dommages causés à ce câble. « Il est probable que les dommages causés au gazoduc et au câble de télécommunications résultent d’une activité extérieure », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö dans un communiqué. La cause de la fuite sur le gazoduc n’est pas encore claire et « l’enquête se poursuit, en coopération entre la Finlande et l’Estonie », a dit le président finlandais. Selon l’opérateur du gazoduc, les réparations prendront au moins cinq mois.
« L’ampleur des dommages est telle qu’ils ont dû être causés par une force, qui n’était pas, par exemple, un plongeur ou un petit robot sous-marin, les dommages sont plus massifs », a dit pour sa part le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, au cours d’une conférence de presse…
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Voir également le communiqué du 11/10/2023 sur Ouest-France