Alban Michon, son projet fou en Arctique
C’est un projet à l’image du bonhomme, totalement atypique, un peu fou et incroyablement ambitieux. C’est un projet qu’il a muri pendant 20 ans et qui arrive enfin à maturation après huit années de travail. Et c’est lors du dernier festival du film d’aventure de Val d’Isère, où il était juré, qu’Alban Michon nous a éclairé sur « Biodysseus », nom de code intrigant pour cette mission XXL qui est d’aller étudier l’environnement et la biodiversité sous la glace du Pôle Nord, confiné six mois dans une base de recherche sous-marine océanographique et spatiale qu’il a lui-même conceptualisé. Rien que ça.
Installé à Tignes, en Savoie, depuis le début des années 2000, Michon « l’aventurier-explorateur » est connu du paysage local pour son école de plongée « sous-glace ». Il se définit d’ailleurs comme un « amoureux du monde polaire ». « J’ai voulu explorer la glace partout, et notamment au Pôle Nord. Et, à force de rencontrer des scientifiques, j’ai compris que la fonte de la banquise influe grandement sur le climat et l’ensemble de la planète. On a un vrai besoin de science, à la fois pour voir ce qui ne va pas bien mais aussi ce qui va mieux ».
Inspiré par le Commandant Cousteau
À l’instar du Commandant Cousteau dans les années 70, lequel avait créé un habitat pour faire vivre des gens sous la surface de la mer, Alban Michon va quelque peu réinventer le concept, mais avec l’ambition d’aller un peu plus loin. « Le Commandant Cousteau a prouvé qu’on pouvait faire travailler des gens sous la mer, pendant un mois, et à 100 m de profondeur. Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce qu’on va en faire, où et pourquoi ? Et ce qu’on met en place, c’est une première mondiale ».
Celui qui se définit comme un « optimiste/réaliste » a grandi avec ce rêve très personnel de vivre une saison – soit six mois – sous la glace. « Pour la science et le monde de demain », insiste-t-il. Il a donc élaboré une station de recherche sous-marine, dédiée à la science et aux technologies. Elle ressemblera à un tube de 24 m de long (4 tubes de 6 m emboîtés) et 2,30 m de large, qui sera immergée à une dizaine de mètres sous la surface, en Arctique, du côté du Canada ou du Groenland, l’encrage exact restant à définir. Astucieux, Michon a prévu qu’elle soit entièrement démontable. « J’ai fait cette station pour qu’elle soit transportable, modulable, évolutive et pérenne, un peu comme l’ISS », dit-il avec un enthousiasme de gamin convaincu…
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