Arctique : multiplication des mouvements de terrain liés au réchauffement global
« Si le pergélisol a déjà fondu, nous ne pouvons pas arrêter ce lent fluage du sol. Nous ne pouvons qu’espérer que de tels problèmes attireront l’attention des politiciens et entraîneront une réduction des émissions de gaz à effet de serre », a déclaré Antoni Lewkowicz de l’université d’Ottawa (Canada).
Au cours des dernières années, les climatologues ont sérieusement craint que le réchauffement de l’Arctique entraîne la disparition rapide de toutes les réserves de pergélisol apparues dans les sols de Sibérie, d’Alaska et des régions polaires du Canada lors de la dernière glaciation. Selon les prévisions actuelles, environ un tiers du pergélisol dans les régions méridionales de la Sibérie et de l’Alaska disparaîtra d’ici la fin du siècle.
Les scientifiques pensent aujourd’hui que la décongélation du pergélisol dégagera une énorme quantité de matière organique, qui serait gelée dans le sol et s’y serait accumulée pendant des millions d’années de glaciation. Ces restes de plantes et d’animaux vont commencer à pourrir, libérant du méthane et du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ainsi que se produiront des incendies naturels, ce qui accélérera encore le réchauffement planétaire.
En plus de la nature, ces processus catastrophiques auront un impact négatif sur les habitants de la région polaire. Des climatologues russes et étrangers ont récemment découvert que la fonte du pergélisol affecterait plus de 70~% des infrastructures des villes polaires de Russie, du Canada et des Etats-Unis. Ces processus ne peuvent plus être stoppés, quels que soient les futurs accords de Paris.
Levkovich et son collègue (Robert Way) ont découvert que les auteurs de ces prévisions auraient sérieusement sous-estimé l’ampleur de l’un des phénomènes associés à la fonte du pergélisol – les glissements de terrain « rapides » classiques, ainsi que le glissement et l’affaissement plus lent d’un sol meuble.
Ils sont parvenus à cette conclusion en analysant des images haute qualité de la surface de l’île de Banks, située au large de la mer de Beaufort, dans le nord-ouest du Canada, prises par divers satellites climatiques entre 1984 et 2016…