Arctique – Une odyssée sous les glaces
Surnommé « l’homme des glaces », le Canadien Mario Cyr sillonne les profondeurs des océans depuis des décennies, et a été l’un des premiers au monde à nager avec des ours polaires. Jill Heinerth, sa compatriote, explore des grottes sous-marines sur l’ensemble du globe. Ils font partie d’un club mondial restreint, celui des plongeurs en eau glacée. Mario et Jill ont décidé de joindre leurs efforts et de se lancer dans une expédition d’envergure au cœur de l’Arctique, du Canada au Groenland, afin de documenter l’état de la banquise au printemps. Partis pour filmer et photographier la faune incroyablement riche qui, au mois de juin, vient s’ébattre à la lisière de la banquise, dans cette partie de l’océan Arctique que les Inuits appellent « libre » parce qu’elle ne gèle jamais, les plongeurs et leurs guides constatent d’emblée que la fonte des glaces est spectaculairement avancée. Chaque année, ce dégel est plus précoce, car le Grand Nord se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète. Une course contre la montre en traîneau débute alors pour atteindre le flow edge, et y approcher de tout près des baleines boréales, des phoques, des bélugas et des narvals…
Gros plan sur le changement climatique
On suit les deux explorateurs dans leurs aventures sur et sous la banquise, notamment dans les profondeurs « grouillantes de vie » que surmonte la calotte glaciaire. Commentant tour à tour les images, dont de très belles prises de vues sous-marines et aériennes, filmées durant ce périple grandiose, Jill Heinerth et Mario Cyr décryptent les changements à l’œuvre, et la manière dont ils affectent non seulement l’environnement polaire, mais aussi l’ensemble de la planète. Depuis les années 1980, la banquise estivale a perdu 80 % de sa superficie, l’hivernale, 42 %, avec une proportion de glace pérenne tombée à 20 % du total. Or, ces vastes étendues immaculées, en réfléchissant la lumière du soleil, jouent un rôle fondamental dans la régulation climatique et la température des océans. Distillées avec pédagogie, ces données scientifiques sur le changement climatique se mêlent au plaisir contemplatif que procure le grand spectacle de la nature et de ses splendeurs en sursis.
Accédé au film de Denis Blaquière, réalisé en 2019 et d’une durée de 85 mn, disponible sur ARTE du 19/08/2020 au 16/11/2020