Banquise arctique : A quelques semaines du minimum annuel, l’extension des glaces à la mi-août 2021
Malgré cette amélioration par rapport aux années précédentes, la superficie des glaces est la 10ème plus basse jamais observée sur la région. Toutefois située 280 000km² au-dessus de la moyennes des années 2010, celle-ci reste déficitaire de 740 000km² par rapport aux années 2000, 1 710 000km² par rapport aux années 1990 et 2 380 000km² par rapport aux années 1980, ce qui corrobore bien à la tendance d’une fonte généralisée de la calotte glacière.
Le déficit se retrouve notamment entre la mer du Groenland, l’océan Arctique, et la mer de Laptev, qui a d’ailleurs enregistré un record bas de superficie glacière depuis le début des relevés. A l’inverse, la superficie de la calotte est plus importante qu’à l’accoutumée sur une large partie Ouest de l’océan Arctique et sur la mer de Beaufort.
Ces différences parfois importantes s’expliquent par la présence d’un vaste anticyclone sur la Sibérie durant la première moitié du mois d’août, s’étendant plus ou moins vers le pôle suivant les jours, couplé à un système dépressionnaire récurrent près du Groenland.
Cette configuration a engendré un déplacement des glaces du centre de l’Arctique vers le Nord de l’Amérique, engendrant cette accumulation anormalement élevée dans ce secteur. A l’inverse, la présence des hautes-pressions et d’un air anormalement chaud sur le Nord de la Sibérie (7 à 13 °C au-dessus des normales) a engendré une fonte plus rapide des glaces sur ces régions.
Un déficit des glaces pluriannuelles s’accentuant :
Néanmoins, si l’année 2021 présente une superficie des glaces plus haute que les années précédentes, les glaces pluriannuelles (glace datant de plus d’un an) sont à un niveau jamais observé jusqu’alors.
D’après les données fournies par le NSIDC, l’étendue de la glace pluriannuelle durant la première semaine d’août 2021 est établie à 1,6 millions de km² contre plus de 4,5 millions en 1985. Si la tendance était déjà à la baisse depuis le début des année 1980, la perte particulièrement importante de l’année 2007 (près de 1,5 millions de km²) n’a toujours pas été rattrapée depuis, d’autant que la superficie totale de la glace pluriannuelle continue de s’abaisser inexorablement.
Ainsi, près des ¾ de la glace composant l’Arctique à la mi-août est une glace s’étant formée dans l’année précédente durant l’hiver, ayant plus de facilité à fondre en été car bien moins épaisse que les glaces pluriannuelles. La perte des glaces pluriannuelles est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la fonte de la banquise s’accélère inexorablement…
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