Banquise arctique : minimum d’extension le plus haut depuis 2014
Un répit qui ne reflète pas les signes évidents de déclin
Mais si l’étendue actuelle de la glace arctique est meilleure qu’elle ne l’a été dans les années 2015 à 2020, ce n’est un répit relatif que par rapport au passé très récent. D’autres indicateurs, comme l’épaisseur de la glace et la quantité de glace pluriannuelle, continuent de montrer des signes évidents et inquiétants de déclin.
En effet, la quantité de glace pluriannuelle (glace qui a déjà survécu à au moins une saison de fonte) est à un des niveaux les plus bas depuis le début des mesures. Cette perte de la glace plus vieille et épaisse est une des raisons selon laquelle l’étendue de la banquise ne s’est jamais remise, même lorsque les conditions météo sont propices à la conservation de la glace de mer.
Comme le montre le tableau, on passe sous les 5 millions de kilomètres carrés d’étendue tous les ans désormais. Ce qui avant 2007 semblait extraordinaire s’est normalisé. De plus, les quinze étendues annuelles les plus basses se sont toutes produites les 15 dernières années (de 2007 à 2021).
Un été en arctique
Au début du mois de juillet, le rythme de fonte de la banquise était extrêmement rapide et l’étendue de la banquise entre le 4 et le 9 juillet a constitué de nouveaux records pour la période de l’année, passant sous la courbe de 2012. Cependant, le rythme de fonte a ralenti par la suite, et les conditions dépressionnaires et nuageuses ont probablement contribué à une fonte moins rapide durant l’été que les années récentes.
La tendance globale, structurelle à la baisse n’est pas remise en cause. L’année dernière on était en dessous, cette année on est au-dessus, ces fluctuations interannuelles sont normales et attendues et ne remettent pas en cause la tendance au déclin de la banquise arctique. Selon la dernière analyse du NSIDC, le taux de diminution de l’étendue de banquise arctique (minimum de septembre) par rapport à la moyenne 1981-2010 est de 13 % par décennie. Annuellement, cela correspond à la perte de la superficie de l’Autriche (80~600 km², une valeur également comparable à la superficie de la Nouvelle-Aquitaine, plus grande région de France).
Lire l’article sur le site de Météo France
Voir aussi l’article de Damien Altendorf du 27/09/2021 sur SciencePost (avec le NSIDC)