Changements climatiques : « l’atlantification » de l’Arctique se poursuit, et c’est une très mauvaise nouvelle
C’est une conséquence des bouleversements climatiques : l’océan Arctique se réchauffe. Cette manifestation, que la communauté scientifique a nommée « atlantification », implique que les eaux chaudes de l’Atlantique envahissent celles de l’Arctique, beaucoup plus froides.
Si les experts jugeaient cette situation récente, une équipe de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) avait estimé, à l’automne 2021, que ce réchauffement par « atlantification » avait débuté… au début du XXe siècle, comme Futura Sciences s’en était fait l’écho.
Plus récemment, ce samedi 24 juin, le média américain Wired a rapporté de nouvelles informations à ce sujet. L’étude de l’ADN environnemental – celui-ci est collecté dans l’environnement plutôt que sur un organisme – de plusieurs espèces de poissons qui se sont écartées de leur aire de répartition dite « normale » éclaire ce phénomène qui remodèle la composition de l’océan.
Situé au large de la côte ouest du Groenland, le détroit de Fram illustre le réchauffement de l’océan Arctique. La température de l’eau y a augmenté de près de deux degrés depuis 1900. Toutefois, l’ »atlantification » ne se limite pas exclusivement à la hausse des températures ; ce processus remanie les conditions chimiques et physiques de l’océan. Comme l’indiquent nos confrères, qui s’appuient sur les schémas de circulation mondiaux des océans, l’eau s’écoule de façon régulière depuis l’Atlantique jusqu’à l’Arctique.
Ce fait, qui se produit généralement dans les eaux profondes, n’est pas anodin. En effet, l’eau chaude qui provient de l’Atlantique peine à se mélanger avec celle qui se trouve à la surface de l’océan Arctique, beaucoup plus fraîche.
Par ailleurs, du fait que l’eau douce soit moins dense que l’eau salée, l’eau de l’Arctique va flotter au-dessus de l’eau – plus salée – de l’Atlantique, de sorte que cette dernière sera emprisonnée sous la surface.
Au fur et à mesure que le phénomène se poursuit, la barrière qui se situe entre les deux couches d’eau va se dégrader, ayant pour conséquence que les eaux de l’Atlantique se mélangent à la couche supérieure. Une boucle de rétroaction va alors apparaître : l’eau de surface, plus chaude, fera fondre la banquise, poursuit Wired…
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