Chaos politique, crise financière… La « bascule climatique » pourrait être proche, alertent des scientifiques
Réunis au sommet climatique de la COP28, à Dubaï (Émirats arabes unis), les chefs d’États du monde tentent de rassurer sur leurs ambitions climatiques. Tous ont martelé en chœur leur objectif de maintenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 1,5 degré.
Une rhétorique qui se heurte à l’implacable réalité mainte fois documentée par les scientifiques, et encore rappelée par le Global Carbon Budget ce mardi 5 décembre 2023. Au regard des émissions, le seuil pourrait être dépassé au début des années 2030.
Tous les indicateurs terrestres au rouge
Sur Terre, les indicateurs sont depuis longtemps dans le rouge. De telle sorte que plusieurs points de bascule climatiques risquent d’être dépassés. De l’effondrement des calottes glaciaires à la mort des récifs coraliens en passant par le dégel du pergélisol, des chercheurs ont pointé cinq phénomènes causés par l’activité humaine qui pourraient entraîner des « effets domino dévastateurs » à court terme.
L’alerte a été récemment émise dans le rapport Global Tipping Points, relayé par The Guardian. Cette production scientifique a été financé par la fondation Bezos Earth Fund, créée par le propriétaire d’Amazon.
Des déplacements de population importants
« Les points de basculement dans le système terrestre posent des menaces d’une ampleur jamais rencontrée », a indiqué le chercheur Tim Lenton au quotidien britannique. Aux menaces qui pèsent sur les écosystèmes s’agrègent des incertitudes sociétales. Les mouvements de population, qui concernaient déjà 21,5 millions de personnes en 2008, selon l’ONU, pourraient inclure 1,2 milliard d’individus en 2050, d’après des prévisions établies par la Banque mondiale.
Ce franchissement des référentiels climatiques pourraient inoculer la société. Les risques de troubles sociaux, liés à une instabilité politique, s’avèrent importants. La sphère économique, étroitement connectée au vivant, pourrait également ne pas être épargnée.
Inondations, sécheresse…
Ce sombre tableau trouve sa genèse dans les articulations entre différents phénomènes. Si la banquise du Groenland, qui représente la deuxième masse glaciaire la plus importante derrière l’Antarctique, venait à s’effondrer, cela pourrait renforcer les variations d’El Nino, un phénomène océanique pour la Terre. Son ébranlement est susceptible de bouleverser les régimes météorologiques des continents. Inondations, sécheresse… Autant d’événements qui vont se multiplier dans les prochaines années…
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