Climat : Arctique et Antarctique changent à grande vitesse, avec des risques pour le reste du monde
La glaciologue Erin Pettit l’assure : “C’est extrêmement surprenant de voir que ça change aussi vite”. La scientifique états-unienne, citée par The Washington Post, a mené des recherches sur l’immense glacier de Thwaites, situé dans l’ouest de l’Antarctique. Plus précisément, elle s’est focalisée sur sa plateforme glaciaire, une barrière de glace située dans le prolongement du glacier et qui flotte sur la mer.
Si la fonte particulièrement rapide du glacier de Thwaites inquiète depuis des années les chercheurs, cette plateforme lui servant en quelque sorte de “cale” semblait jusqu’ici être stable. Or des fissures y sont apparues et la relative chaleur de la mer “l’érode par en dessous”. Erin Pettit estime que la plateforme “pourrait s’effondrer d’ici trois à cinq ans, libérant une rivière de glace qui risque de faire monter radicalement le niveau des mers”, écrit The Washington Post.
Sans sa barrière, le glacier lui-même pourrait en effet être sujet à un processus d’effondrement des falaises de glace qui surplomberaient directement la mer.
L’eau risque aussi de continuer à progresser rapidement en s’infiltrant sous la base du glacier, vers l’intérieur du continent, indique Science. “Un effondrement du glacier entier, qui pourrait se produire d’ici quelques siècles selon certains chercheurs, ferait monter le niveau mondial des mers de 65 centimètres”, ajoute la revue. Et comme le glacier Thwaites est situé en contrebas des glaciers environnants, “sa disparition pourrait entraîner en fin de compte la perte de toute la calotte glaciaire Ouest-Antarctique, représentant 3,3 mètres d’élévation du niveau des mers”.
Erin Pettit a présenté ses recherches le 13 décembre lors de l’important congrès de l’Union américaine de géophysique.
Les chercheurs ont du mal à suivre
The Washington Post se fait aussi l’écho de l’Arctic Report Card, un état des lieux annuel sur l’Arctique, produit par une grande équipe de chercheurs. Présenté ce mardi 13 décembre au même congrès, ce rapport “décrit un panorama qui se transforme si vite que les scientifiques ont du mal à suivre”, écrit le quotidien états-unien…
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Voir aussi l’article du 14/12/2021 sur Le Point