Climat – Comment la biodiversité du pôle Nord tente de s’adapter au changement climatique
Vu d’Europe, le pôle Nord, cela paraît loin et surtout très froid. Mais de moins en moins : l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète. Les peuples autochtones tentent de s’adapter pour continuer de vivre en Sibérie, en Alaska, au nord du Canada, au Groenland ou encore au Svalbard, un archipel norvégien.
La faune et la flore essayent aussi, tant bien que mal, de trouver des techniques pour échapper à ces bouleversements rapides. La vitesse de ces changements est d’ailleurs l’un de leurs défis.
Les plantes polaires avancent d’environ 2 jours par an leur floraison. La réponse des oiseaux du pôle Nord est, elle, dix fois plus lente
, détaille ainsi Olivier Gilg. Ce chercheur de l’université de Bourgogne-Franche-Comté participe, avec d’autres scientifiques et des personnalités politiques, au Polar Summit, un événement organisé à Paris du 8 au 10 novembre.
Le président du GREA (Groupe de recherche en écologie arctique) a étudié aussi l’arrivée des oiseaux migrateurs. S’ils arrivent trop tard, ils ne trouvent plus de nourriture. S’ils arrivent trop tôt, ils peuvent se retrouver à la merci de prédateurs
, souligne le chercheur.
Compétition entre renards
Une technique d’adaptation partagée au niveau du globe consiste à remonter au nord (dans l’hémisphère nord) pour aller chercher encore un peu de fraîcheur. Les espèces du pôle Nord ne peuvent tout simplement pas aller plus au nord
, explique Olivier Gilg.
En revanche, d’autres espèces peuvent remonter : c’est le cas des renards roux ou des mouettes tridactyles, que l’on trouve sur nos côtes européennes et jusqu’en Espagne. En remontant, ces espèces entrent alors en compétition avec la faune du pôle
, résume le chercheur.
Or celle-ci est fragile, car comme le souligne Olivier Gilg, il existe peu d’espèces différentes au pôle Nord. Quand l’une d’elles est menacée, c’est toute la chaîne alimentaire qui l’est
…
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