Climat : la France, terre d’accueil des chercheurs lâchés par Trump
L’invitation avait été lancée par Emmanuel Macron lui-même, et en anglais pour mieux atteindre sa cible. Quelques heures à peine après l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le 1er juin 2017, le président français proposait aux scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs déçus par la décision de Donald Trump de venir « travailler ici, avec nous, sur des solutions concrètes pour le climat ». Si l’offre n’est pas restée lettre morte, elle n’a pas suscité jusqu’à présent un mouvement de grande ampleur. Dans la sphère de la recherche, seuls trente-deux scientifiques ont prévu de rejoindre la France, et une poignée d’entre eux sont déjà arrivés.
Une première vague de l’appel à projets Make our planet great again – un détournement du slogan de campagne de M. Trump – a permis de distinguer dix-huit lauréats en décembre 2017. Une deuxième liste de quatorze chercheurs a suivi début mai. Elle ne devrait pas être la dernière, assure le ministère de l’enseignement supérieur, qui a retenu « 450 candidatures de qualité » parmi les quelque 1 800 dossiers reçus à la suite du discours du chef de l’Etat, émanant d’une centaine de pays mais dans 60 % des cas de chercheurs installés aux Etats-Unis…
… Cette situation, qui est le lot commun des chercheurs basés outre-Atlantique, s’est dégradée après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. En quelques mois, la nouvelle administration a restreint les marges de manœuvre de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et mis un terme à plusieurs programmes de recherche liés au climat, comme récemment le programme de la NASA chargé de surveiller la présence dans l’atmosphère du dioxyde de carbone et du méthane, deux puissants gaz à effet de serre…