Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Climat : Le froid en Europe lié à la chaleur en Arctique

Publié le 15.06.2021 - Article de Marco Carlone et Daniela Sestito du 29/05/2021 sur Reporterre
La fonte des glaces dans l’océan Arctique a pour conséquences des vagues de froid et de neige en Europe occidentale, analyse une récente étude scientifique. Car sans banquise, l’eau s’évapore et l’air chargé d’humidité voyage

Pour de nombreux viticulteurs français, la nuit du 7 avril 2021 fut une nuit blanche. Inquiets, ils se préparaient à la vague de froid intense et brusque en provenance de l’Arctique qui a frappé une grande partie de l’Europe. Le lendemain, les journaux montraient des photos de plusieurs vignobles, du Bordelais à la Bourgogne, parsemés de milliers de bougies. Des images spectaculaires, témoins d’une tentative désespérée de sauver les bourgeons naissants d’un choc thermique hors saison.

Ces anomalies thermiques ont pris naissance parmi les glaces du cercle arctique. Et bien que cela soit contre-intuitif, ces vagues de froid extraordinaires ont un lien avec le réchauffement de la planète. C’est ce qu’affirme une équipe de chercheurs dans une étude publiée en avril 2021 dans la revue scientifique Nature Geoscience. Ils ont montré une corrélation entre la fonte des glaces arctiques et les vagues de froid et de neige enregistrées plus au Sud. L’étude s’est notamment basée sur l’analyse d’une perturbation surnommée la « bête de l’est » qui a frappé l’Europe en mars 2018 et causé plus d’un milliard d’euros de dégâts et 95 victimes, des Balkans à la Scandinavie.

« Quand on parle de réchauffement climatique, on pense souvent que les températures sur Terre vont augmenter de manière homogène, comme si on réglait le thermostat d’une maison. En réalité, la dynamique du changement climatique est nettement plus articulée », explique à Reporterre le glaciologue Alun Hubbard de l’Université arctique de Norvège, l’un des auteurs de la recherche.

En 2017, Hubbard et une équipe de chercheurs, dirigée par la géochimiste Hannah Bailey de l’université d’Oulu, ont installé en Finlande un analyseur d’isotopes capable de « renifler l’air » et la composition des particules dans l’atmosphère. Pendant la « bête de l’est », l’instrument a détecté l’empreinte géochimique des particules de vapeur en transit vers l’Europe, identifiant leur origine dans les eaux de la mer de Barents, une partie de l’océan Arctique située entre la Norvège, la Russie et les îles Svalbard…

Lire la suite sur Reporterre

En poursuivant votre navigation, sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation et le dépôt de cookies destinés à mesurer la fréquentation du site grâce au logiciel Matomo. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres, vous pouvez vous rendre sur notre page de politique de confidentialité.
OK
Modifier les paramètres