Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Comment la fonte de la banquise arctique conduit à un refroidissement des hivers en Asie

Publié le 04.02.2019 - Article de Damien Altendorf du 25/01/2019 sur SciencePost
Au cours de la dernière vingtaine d’années, l’occurrence d’épisodes de froid sévère a augmenté aux latitudes moyennes de l’hémisphère nord – et ce notamment en Asie centrale. Cela s’est manifesté par une tendance au refroidissement des températures moyennes en hiver sur la période 1995-2014. Une évolution qui contraste fortement avec la tendance générale au réchauffement, et qui serait pilotée par le recul de la banquise boréale.

Des résultats scientifiques contradictoires

Au cours de la dernière dizaine d’années, de nombreuses études ont été dédiées au refroidissement hivernal tendanciel mesuré dans les extratropiques de l’hémisphère nord. Un refroidissement continental qui atteint son paroxysme en Asie centrale. Toutefois, les résultats avancés divergent sensiblement entre les différents travaux. Certains ont mis en avant la perte de banquise arctique comme cause de l’évolution observée, tandis que d’autres concluaient à une fluctuation décennale essentiellement attribuable à la variabilité interne au système climatique.

Le refroidissement évoqué précédemment s’inscrit dans un schéma de plus grande échelle caractérisé par des anomalies chaudes intenses centrées sur l’Arctique. On parle de phase positive du mode de circulation warm Arctic–cold Eurasian (WACE +). Ce mode est notamment marqué par la présence d’une circulation anticyclonique anormale, positionnée sur le centre-ouest de la Russie. Elle favorise un flux de sud doux et humide en direction du pôle et des descentes froides vigoureuses sur l’Asie – i.e. une redistribution efficace des masses d’air.

En outre, les données observationnelles suggèrent que ce régime de circulation est fortement lié aux anomalies de banquise dans les secteurs de Barents et de Kara. On rappellera au passage que le changement climatique anthropique conduit à une diminution de cette dernière.

L’hypothèse d’une influence du recul de la glace de mer n’est donc pas dénuée d’intérêts. Toutefois, une validation physique de ce lien par les modèles atmosphériques – ou couplés océan-atmosphère – pose problème. Si certains auteurs détectent bien une excitation du mode WACE+ en réponse à un déficit en couverture de glace dans la région citée, d’autres ne la détectent pas. D’où les déductions antinomiques exposées plus haut. Ainsi, aucune conclusion robuste n’a pu être avancée jusqu’à présent…

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