Comment les pays voisins de l’Arctique s’arment pour défendre cette région convoitée par la Russie
Est-il encore temps d’éviter « une militarisation de l’Arctique », comme le recommande le chef de la diplomatie américaine ? Antony Blinken semble bien le seul à y croire encore.
Savoir se battre dans le Grand Nord en étant équipé pour le combat en milieu arctique est devenu une capacité recherchée à mesure que les tensions montent dans une région abritant des ressources naturelles et que le retrait de la banquise rend plus accessible.
Militariser, les Russes ne s’en privent pas, exhibant leurs sous-marins perceurs de banquise et leurs commandos largués à 10 000 m d’altitude au-dessus de l’Arctique. Leur ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait monter la tension avec ses propos tonitruants : « Il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire » , a-t-il lancé lundi 17 mai au sujet du Grand Nord, défendant une sorte de pré carré russe.
Washington n’en finit pas de définir sa stratégie. Les moyens déjà annoncés semblent dérisoires, puisque son effort militaire principal est porté dans le Pacifique.
Pour les six autres pays riverains (Canada, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède), rassemblés depuis mercredi 19 mai à Reykjavik pour la réunion du Conseil de l’Arctique, un effort militaire s’impose.
L’union fait la force
La Suède a donc décidé une remilitarisation du nord du pays, annonçant fin 2020 une augmentation de 40 % de son budget de la défense sur cinq ans. Elle a restauré la conscription en 2017 et redéployé un contingent sur l’île de Gotland, dans la Baltique. « C’est un signal clair à l’adresse d’un agresseur potentiel », décrypte Niklas Granholm, directeur adjoint de la recherche à l’Agence suédoise d’études pour la défense.
Les Finlandais ne sont pas en reste, décidant d’une hausse de 54 % de leur budget militaire. Quant aux Norvégiens, leur enveloppe pour les armées a gagné 30 % depuis 2013…
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