Recherches Arctiques

Actualités de la recherche scientifique
ISSN : 2755-3755

Comprendre les pôles et les glaciers pour mieux les protéger

Publié le 29.11.2023 - Actualité parue le 24/11/2023 sur le site du CNRS
Du 8 au 10 novembre à Paris, scientifiques, diplomates et politiques ont discuté, lors du One Planet Polar Summit, des moyens de mieux connaître pôles et glaciers pour davantage les préserver. Un domaine de recherche et d’action auquel le CNRS participe pleinement

« La cryosphère est la sentinelle, le canari dans la mine de charbon, des crises du climat et de la biodiversité ». Ainsi Antje Boetius, co-présidente du comité scientifique derrière le One Planet Polar Summit, conclut-elle ce premier sommet international, voulu par Emmanuel Macron, président de la République française, consacré aux pôles et aux glaciers. Dans la lignée du One Ocean Summit en 2022, les scientifiques, originaires de 35 pays de par le monde, ont établi, après deux jours de travaux au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, un consensus autour des menaces qui pèsent sur la cryosphère à l’heure des changements globaux. Lors du troisième et dernier jour, les représentants politiques l’ont repris dans un Appel de Paris pour les pôles et les glaciers. Son constat est sans appel : pour protéger la cryosphère, il faut d’abord mieux la connaître et donc maintenir et financer davantage la recherche.

Des problèmes locaux aux conséquences globales

Mais que représente au juste cette cryosphère ? Bien qu’elle ne couvre que 10 % de la surface de la Terre, elle dispose d’une influence considérable sur le climat global. D’une part, car elle abrite les trois quarts de l’eau douce présente sur Terre, ce qui fait qu’un milliard de personnes dépendraient de l’eau qui provient de la fonte des neiges et des glaciers. Et, d’autre part, parce que la neige, et dans une moindre mesure la glace, ont un effet albédo important : surfaces blanches, elles reflètent une grande partie du rayonnement solaire. Par conséquent, comme l’énonce l’Appel de Paris, officiellement lancé par Emmanuel Macron le 10 novembre, les zones englacées, qui « abritent des peuples autochtones, des populations et des écosystèmes uniques, font partie des zones les plus touchées par la crise climatique, avec des répercussions sur le reste de la planète ». Parmi ces répercussions, figurent la montée des eaux, le dégel du pergélisol et la libération de bactéries enfouies depuis des millions d’années, des catastrophes naturelles dans les régions montagneuses, etc. Et ce, même loin de tout pôle ou glacier, comme en témoigne LaToya Cantrell, maire de La Nouvelle-Orléans, ville située à une centaine de kilomètres de l’océan Atlantique : « Si rien n’est fait pour contrer la montée des eaux, La Nouvelle-Orléans deviendra une ville côtière d’ici cinquante ans ».

Ce sommet avait ainsi pour ambition de renouveler et renforcer les collaborations internationales sur la cryosphère, en particulier avec la Russie, qui abrite à elle seule la moitié du pergélisol terrestre mais avec qui les relations sont gelées depuis son invasion de l’Ukraine en 2022. Il s’agissait également d’en diversifier les acteurs : outre les pays polaires ou impliqués de longue date dans l’étude de ces régions, furent ainsi conviés des pays de haute altitude – comme le Népal et le Pérou – ou fortement menacés par la montée des eaux – telle l’Inde. Par ailleurs, les scientifiques ont convenu qu’il fallait modifier leurs pratiques de recherche : en plus de réduire l’empreinte environnementale de ces dernières dans ces régions menacées, l’Appel de Paris invite à inclure les communautés locales et les peuples autochtones dans la production de connaissances. En somme, comme l’énoncent d’une même voix Antje Boetius et Jérôme Chapellaz, directeur de recherche au CNRS et co-président du comité scientifique, « les sciences de la cryosphère appellent à une gouvernance mondiale » car leurs enjeux dépassent les seules zones englacées…

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