Confiné au sud du cercle arctique
En larguant ses amarres à Québec, le brise-glace canadien dédié à la recherche scientifique commence sa mission annuelle ce jeudi. Contrairement à son habitude, l’Amundsen ne sillonnera toutefois pas les eaux de l’océan Arctique afin d’éviter tout contact avec les communautés nordiques. Une décision prudente qui force la réorientation des projets de recherches menés à bord, mais qui permet aussi aux organisateurs d’éviter le pire : une annulation complète de la saison.
La pandémie chamboule le monde de la culture, de l’éducation et de la restauration, mais aussi celui de la science. Normalement, l’Amundsen fait escale dans des communautés arctiques du Canada au cours de l’été pour se ravitailler et procéder à des changements d’équipage, grâce à du personnel qui s’y rend par la voie des airs.
Pour limiter au maximum le risque de déposer le coronavirus dans ces villages isolés, les escales auront lieu cet été à Saint-Jean de Terre-Neuve. Dans le cadre de sa mission scientifique, le navire ne franchira donc pas le 60e parallèle nord, une ligne imaginaire qui traverse la pointe septentrionale du Québec et frôle l’extrémité méridionale du Groenland.
« Honnêtement, on ne peut pas être insatisfaits, parce qu’on a réussi à faire une mission comportant différents volets d’ici le mois d’octobre. Mais ça n’a vraiment pas l’ampleur de ce qu’on est habituellement capable de faire sur l’Amundsen », juge Alexandre Forest, le directeur général d’Amundsen Science, l’organisme qui encadre le programme scientifique de ce navire de la Garde côtière canadienne.
L’équipe responsable de cette 16e expédition annuelle va ainsi concentrer ses travaux dans les eaux subarctiques au large de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nunavik. Elle récoltera notamment des échantillons d’eau en mer du Labrador pour évaluer sa température, sa salinité, son acidité et d’autres paramètres biogéochimiques et climatiques. Des carottes de sédiments seront également prélevées dans la même région…
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