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ISSN : 2755-3755

Congelé 24 000 ans dans le permafrost sibérien, un animal microscopique revient à la vie

Publié le 29.06.2021 - Article de Marc Gozlan du 08/06/2021 sur Le Monde
Des chercheurs russes rapportent avoir isolé du permafrost un organisme microscopique datant d’environ 24 000 ans qu’ils ont réussi à observer et faire se reproduire en laboratoire. Ils rapportent leurs travaux dans un article publié le 7 juin 2021 dans la revue Current Biology

L’animal en question a une taille comprise entre 0,1 et 2 millimètres, mais il représente véritablement un modèle réduit d’animaux complexes. En effet, il possède, de la naissance à la mort, un nombre constant de cellules, environ un millier. Il est doté d’un cerveau composé de 150 à 200 neurones, d’organes sensoriels multiples, de muscles striés, d’un estomac, et même de mâchoires (trophi) logées dans un pharynx appelé mastax.

Cet organisme multicellulaire microscopique a donc tout d’un grand, car il contient, dans un volume extrêmement limité, l’ensemble des appareils dont est habituellement doté n’importe quel animal pluricellulaire. Leur nom : rotifères Bdelloïdes (fère : porte, roti : roues). Pourquoi cette dénomination ? Tout simplement du fait que le mouvement du battement ciliaire de leur appareil rotateur antérieur ressemble à deux roues.

Absence de tout mâle chez les Bdelloïdes

Ces organismes sont capables de survivre en vie ralentie (cryptobiose) pendant des mois ou même des années, pour revivre dans l’eau. Leur durée de vie habituelle n’est que de trois à six semaines. Plus de 460 espèces de Bdelloïdes ont été identifiées à ce jour.

Chose étonnante, aucun mâle n’a jamais été observé. Et pour cause : ces rotifères se reproduisent exclusivement par un processus appelé parthénogénèse obligatoire. Leurs descendants sont des clones naturels. En d’autres termes, il n’y a donc que des femelles, capables de se reproduire toutes seules. Nul besoin d’un mâle pour la reproduction.

La plupart des rotifères Bdelloïdes vivent dans les mousses ou lichens, parfois dans le plancton ou l’humus des forêts, c’est-à-dire dans des milieux qui se dessèchent souvent. Les Bdelloïdes en font autant et parviennent à survivre en cryptobiose. Ces minuscules animaux peuvent alors résister à des températures extrêmement basses. On a déjà décrit la survie de rotifères Bdelloïdes six à dix ans après congélation entre -20°C et 0°C. Cette fois, Lyubov Shmakova, Stas Malavin et leurs collègues de l’Institut des problèmes physico-chimiques et biologiques des sciences du sol (Pouchtchino, à 120 km au sud de Moscou), rapportent la survie d’un rotifère Bdelloïde découvert dans le permafrost du nord-est de la Sibérie…

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Voir aussi l’article du 08/06/2021 paru sur Le Parisien (avec AFP)

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