Coopération franco-chinoise sur l’impact du changement climatique dans l’Océan Arctique
Au cours des dernières décennies, l’Océan Arctique a connu des bouleversements climatiques et environnementaux se manifestant notamment par un réchauffement amplifié des températures, le retrait rapide de la banquise, une augmentation des apports d’eaux douces par les grands fleuves sibériens et canadiens et une acidification de ses eaux liée à la pénétration accrue du CO2 issu des activités humaines. Ces changements ont un fort impact sur la production du phytoplancton marin à la base de la chaine alimentaire marine ainsi que sur l’ensemble de l’écosystème marin polaire.
La banquise est une composante essentielle du climat arctique et un acteur clé de l’amplification du réchauffement en région Arctique. Le recul de la banquise affecte les échanges de chaleur et d’humidité entre l’océan et l’atmosphère qui en modifiant la formation des eaux profondes agissent sur les courants océaniques. Depuis le milieu du XXe siècle, l’amincissement accéléré de l’épaisseur de la banquise combiné à l’allongement de la saison de fonte estivale et à la perte de glace pluriannuelle ont conduit à l’apparition de zones libres de glace en été de plus en plus importantes, et dans certaines régions, à une fonte plus précoce de la banquise.
Projet ICAR – CHINARE : impact de la fonte de la glace sur le développement du phytoplancton
C’est dans le cadre de l’accord de coopération franco-chinois Cai Yuan Pei et notamment du projet ICAR entre des chercheurs du Laboratoire d’Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN) à Paris et ceux du Key Laboratory of Marine Ecosystem Dynamics, Second Institute of Oceanography (SIO), Ministry of Natural Resources, à Hangzhou que nos recherches ont été menées.
Onze expéditions océanographiques du programme CHINARE (Chinese National Arctic Research Expedition) à bord du brise-glace Xue Long ont été organisées depuis 1999. Les chercheurs et étudiants du LOCEAN ont participé à ces campagnes à partir de 2008, ce qui a permis de documenter plusieurs records de fonte de glace de mer. Les changements en cours dans l’ouest de l’océan Arctique ont été mis en évidence grâce à la collecte des échantillons d’eau de mer et de sédiments ainsi qu’à la mesure en temps réel de paramètres océanographiques témoins des impacts. Cette région située entre le détroit de Béring et le pôle Nord est du plus grand intérêt car le réchauffement et la fonte de glace y sont plus prononcés que dans le reste de l’Arctique et peu de navires océanographiques explorent régulièrement cette zone. Les équipes de recherche françaises et chinoises y acquièrent conjointement depuis 2008 des données inédites…
Lire la suite sur le bulletin n° 33 du Bureau du CNRS en Chine (Printemps-Eté 2021)