COP26 : pourquoi les enjeux autour du climat peuvent faire basculer la géopolitique mondiale
Le dernier rapport du GIEC, publié le 9 août 2021, esquisse des perspectives d’avenir inquiétantes, en soulignant notamment la hausse alarmante des températures malgré les engagements des gouvernements. Plus que jamais, il est clair que l’action – ou l’inaction – des États est décisive en la matière. S’il est courant de lire des analyses sur les conséquences géopolitiques du réchauffement climatique – pensons par exemple aux migrations climatiques qui ne manqueront pas d’engendrer des crises internationales –, ne faudrait-il pas alors inverser l’ordre des termes : n’est-ce pas finalement la géopolitique qui détermine le changement climatique ?
En effet, le bouleversement d’ampleur planétaire auquel nous faisons face ne pourra être ralenti qu’au prix d’une action globale et concertée de l’ensemble des pays, notamment les plus riches et les plus pollueurs. Une telle coopération internationale, si elle a lieu, sera motivée par des intérêts nationaux plutôt que par une vision cosmopolite.
Un état des lieux inquiétant
Le rapport du GIEC qui, rappelons-le, fait la somme de plus de 14.000 publications scientifiques relatives au climat, marque une nouvelle étape dans l’appréciation du changement climatique, ses déterminants et ses conséquences potentielles.
Les travaux compilés vont tous dans le même sens, en établissant que c’est bien l’action humaine qui explique le réchauffement sans précédent qu’a connu notre planète durant la dernière décennie. Les facteurs dits « naturels », comme l’activité solaire ou le volcanisme, n’ont qu’un très faible impact sur le climat, contrairement à l’activité humaine.
Un atlas interactif pour visualiser les risques
L’une des difficultés pour appréhender ces changements globaux et massifs est d’une part leur hétérogénéité géographique et d’autre part leur déploiement dans un futur qui semble lointain. Pour bien des personnes, notamment dans les pays riches, le réchauffement peut se résumer en deux formules lapidaires justifiant l’inaction présente : « C’est pour les autres ! » et « Après moi le déluge ! »
C’est pour lutter contre cette posture que le GIEC met à disposition un nouvel outil, un atlas interactif qui permet de visualiser de façon régionale comment les différentes composantes du climat (températures, précipitations…) risquent d’évoluer dans les décennies qui viennent, donnant ainsi une vision concrète des changements à venir.
Cette simulation graphique révèle que le réchauffement est plus rapide dans certains espaces que d’autres, notamment dans les régions arctiques et antarctiques ou encore en Méditerranée où les épisodes de sécheresse auront des conséquences potentiellement dramatiques en matière de sécurité alimentaire…
Lire la suite sur le JDD et voir l’article original du 02/11/2021 sur The Conversation France par Rodolphe Desbordes et Frédéric Munier
Voir également l’article du 04/11/2021 sur Libération (avec AFP), ainsi que l’article du 04/11/2021 sur RFI