Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Dans l’Arctique, les glaces marines se dégradent en continu

Publié le 05.07.2018 - Article d'Aude Massiot du 08/05/2018 et vidéo connexe sur le site de Libération
Une couverture glaciaire de plus en plus fine et de moins en moins étendue : dans un rapport publié lundi, le Centre national américain de données sur les glaces et la neige dresse un constat alarmant

Les scientifiques spécialistes de la zone parlent de «nouvel Arctique» pour définir le visage qu’a pris la région sous l’influence du changement climatique. Lundi, le Centre national américain de données sur les glaces et la neige (NSIDC) a publié ses derniers chiffres sur l’étendue des glaces dans l’Arctique. Ils montrent une situation drama­tique. En avril, l’Arctique a perdu 980 000 kilomètres carré de glaces marines, par rapport à la moyenne 1981-2010, frôlant le record atteint en 2016. Ce ne sont pas des résultats exceptionnels: les quatre dernières années tiennent le haut du tableau en termes de perte de glace. «Nous observons une dégradation continue de la couverture glaciaire dans l’Arctique, explique Mark Serreze, le directeur du NSIDC, dans une vidéo postée sur YouTube lors de la sortie du rapport. La glace est moins étendue et devient plus fine.»

Un des chiffres les plus frappants de cette publication est l’âge des glaces enregistré par les satellites. «En moyenne, la couverture glaciaire âgée de plusieurs années a décliné de 61% en 1984, à 34% en 2018, détaille le NSIDC. De plus, seulement 2% de cette couverture a plus de cinq ans, le taux le plus bas jamais enregistré sur la période hivernale.» Une telle dégradation est causée par le réchauffement de l’air dans l’Arctique. Les trois derniers hivers ont vu des températures au Pôle Nord s’élever au-dessus de 0°C. Or, la multiplication des jours sans gel fragilise la formation de la glace. Une autre étude du NSIDC estime que les chauds hivers en 2016 et 2017 ont provoqué une baisse de la formation de glace de 13 centimètres. «Il existe de très fortes inquiétudes sur les conséquences que ces bouleversements dans l’Arctique pourraient avoir sur le climat mondial», soulève Mark Serreze. Le courant de retournement Nord-Atlantique qui permet, en partie, à l’Europe de jouir d’un climat tempéré pourrait s’en voir affaibli. Ce qui provoquerait, en chaîne, des perturbations dans le climat sahélien et sur la côte Est américaine.

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