Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Dans l’Arctique, un archipel tire un trait sur son passé minier

Publié le 31.10.2023 - Article (par AFP) du 26/10/2023 sur Regard sur l'Arctique
Défoncés, les rails sont envahis par les herbes folles et ne mènent plus nulle part. De la mine de Svea dans l’Arctique et de la centaine de bâtiments et constructions alentour, il ne reste presque plus rien

Le charbon, la pire des énergies fossiles pour le climat, a fait la fortune puis la malédiction du Svalbard. Niché dans la région qui se réchauffe le plus vite sur la planète, cet archipel norvégien de 3000 âmes gomme aujourd’hui l’une après l’autre les traces de son passé minier.

A 40 minutes d’hélicoptère au sud-est de Longyearbyen, le chef-lieu du groupe d’îles, la mine de Svea vient d’être rendue à Mère Nature après des travaux herculéens.

« Au plus fort de l’occupation humaine, les baraquements comptaient 300 personnes, il y avait une cantine, une piste pour avions avec 35 000 passagers par an, une centrale électrique, un atelier, des hangars…», témoigne Morten Hagen Johansen, responsable du projet de réhabilitation de la mine où il a lui-même travaillé.

Après le plus vaste projet de restauration naturelle jamais entrepris en Norvège, ne demeure plus qu’une poignée de vestiges humains protégés, car datant d’avant 1946 : des bâtiments en briques effondrés, un antique véhicule à chenilles rouillé, des rails sur lesquels circulaient jadis les wagonnets remplis de charbon.

« De nombreux mineurs étaient ici chez eux pendant des décennies. Préserver ces objets et ces éléments contribue à la compréhension de ce qu’a été ce site », indique Hanna Geiran, cheffe de la direction norvégienne du patrimoine culturel.

Ouverte par une compagnie suédoise en 1917, la mine a été officiellement fermée 100 ans plus tard après avoir produit 34 millions de tonnes de charbon, et a été remise à son état naturel moyennant 1,6 milliard de couronnes (204 M$ CA) déboursées par l’État norvégien.

« L’idée, c’est de laisser la nature reprendre ses droits, que la nature se recrée elle-même », précise Morten Hagen Johansen.

« Cela veut dire laisser les ruisseaux apparaître, se faire librement. S’assurer que les avalanches se produisent, qu’elles transportent les sédiments en bas de la vallée, que cela crée de nouvelles rivières », dit-il.

Dans la région de la mer de Barents où baigne le Svalbard, le réchauffement est jusqu’à sept fois plus important que sur la planète, selon une étude publiée l’an dernier dans Nature.

À Svea, un éboulement spectaculaire a créé une profonde crevasse dans une colline.

« C’est le résultat de très fortes pluies qui ont eu lieu l’été dernier. Il est tombé entre 50 et 60 millimètres d’eau en seulement 24 heures. Ce qui était très inhabituel avant que le climat ne commence à changer ici », indique le géologue Fredrik Juell Theisen…

Lire la suite sur le site Regard sur l’Arctique, coproduit par Radio Canada International

 

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