Dans l’Arctique, une entreprise sauvegarde la culture humaine
L’île norvégienne de Spitzberg abritait déjà la Réserve mondiale de semences du Svalbard ; elle pourrait bientôt héberger une réserve mondiale de données. « Gérée par la société […] Piql, l’Arctic World Archive vise à préserver les matériaux numériques du monde –musique, littérature et lignes de code– pendant plus de 500 ans », explique The Hustle.
La plateforme GitHub, qui permet aux développeurs et développeuses de mettre en ligne et sauvegarder leurs programmes, a déjà confié l’intégralité de son code à l’archive, soit 21 térabits.
Mais pour quoi faire ? Il s’agit tout simplement de protéger ces données pour au moins 500 ans contre les catastrophes humaines ou naturelles (et contre tout ce que 2020 nous réserve encore).
Derrière ce projet, on trouve la société norvégienne Piql, fondée en 2002 par Rune Bjerkestrand sous le nom Cinevation. À l’époque, l’ingénieur ambitionnait de préserver les films anciens.
Piql les numérise puis « imprime » le code binaire sur un film spécial –le PiqlFilm– dans un format similaire aux QR codes. Celui-ci est enroulé sur une bobine (à la manière d’une pellicule de cinéma) et enfermé dans une boîte protectrice, la PiqlBox.
Les limites d’une ambition
C’est en 2008, avec la création de la Réserve mondiale de semences du Svalbard, qu’un nouveau projet germe sous le crâne de Rune Bjerkestrand. Pourquoi ne pas faire l’équivalent pour nos données, en utilisant sa technologie ?
Avec l’aide d’une entreprise extractive norvégienne, il installe sa réserve dans une ancienne mine de charbon, non loin de la Réserve mondiale de semences. Elle ouvre en 2017. Piql étant une entreprise privée, n’importe qui (gouvernement, musée, entreprise…) peut la payer pour sauvegarder des données dans sa réserve.
Sur le papier, les piqlBox sont presque indestructibles : elles résistent aux pulsations électromagnétiques, aux radiations nucléaires et à une température de -197 degrés Celsius. Elles garantissent une conservation pour au moins 500 ans et jusqu’à deux millénaires, en théorie toujours.
L’Arctic World Archive représente effectivement une solution face à la menace d’un « âge des ténèbres » numérique, provoqué par la perte des données et l’impossibilité de lire des fichiers aux formats devenus obsolètes…
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