Recherches Arctiques

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ISSN : 2755-3755

Dans le Grand Nord canadien, le défi imposant de la gestion de l’eau

Publié le 27.04.2023 - Article de Félix Lebel (Radio-Canada) du 13/04/2023 sur Regard sur l'Arctique
Malgré une récente bonification de l’enveloppe offerte par Québec pour le développement des infrastructures municipales au Nunavik, les défis restent entiers pour l’Administration régionale Kativik (ARK), qui doit gérer des projets complexes d’approvisionnement en eau, en raison de l’absence de systèmes souterrains ou de coûts de réparation importants

À l’exception de Kuujjuarapik, près de la baie d’Hudson, l’ensemble des communautés du Nunavik ne disposent pas d’aqueducs souterrains. L’eau est plutôt acheminée par camion dans toutes les maisons et tous les bâtiments des communautés.

Au volant d’un de ces camions-citernes municipaux, à Kuujjuaq, le chef d’équipe Billy Watt est fier d’être au service de ses concitoyens.

« Travailler pour la municipalité, c’est un plaisir! On aide la communauté. C’est un métier respecté ici, parce que, si on n’était pas là, qui livrerait l’eau ? », explique Billy Watt, en chemin pour remplir la citerne de l’Hôpital de Kuujjuaq.

Un court trajet en camion dans les chemins cahoteux du village permet de constater à quel point ces véhicules sont mis à rude épreuve.

La suspension de ce mastodonte de 25 000 litres craque à chaque nid-de-poule révélé par la fonte de la neige.

« Cela endommage vraiment les camions ! Ils ne sont pas faits pour rouler sur des chemins aussi difficiles », ajoute Billy Watt.

Heureusement, la Municipalité de Kuujjuaq a assez de mécaniciens pour entretenir sa flotte de véhicules. En tout, 78 personnes travaillent dans ce département de la distribution d’eau et de la collecte des eaux usées.

Dans d’autres communautés, le portrait est toutefois moins reluisant, et le manque de main-d’œuvre qualifiée a un impact sur la fiabilité du service.

Des coûts astronomiques pour réparer les infrastructures

La communauté d’Ivujivik, le village le plus au nord du Nunavik, en est un triste exemple. La conduite qui relie la source d’eau du village et l’usine de traitement a cédé durant l’hiver 2021 sous l’effet du gel.

La livraison d’eau s’étant considérablement ralentie, les résidents sont approvisionnés au compte-gouttes avec l’eau d’un lac, dans laquelle des équipes ajoutent manuellement du chlore.

« Nous devons la faire bouillir pendant 20 minutes. La population trouve cela offensant. Les gens l’utilisent seulement pour la vaisselle, le lavage et pour tirer la chasse d’eau », raconte le maire d’Ivujivik, Adamie Kalingo.

Plusieurs résidents vont plutôt boire l’eau d’une rivière avoisinante, rejetant l’eau chlorée qui leur est fournie.

Toutefois, après deux ans, Ivujivik peut enfin voir la lumière au bout du tunnel.

L’ARK a finalement pu attribuer un contrat pour réparer la conduite d’Ivujivik d’ici l’automne. Il aura fallu faire deux appels d’offres, qui n’ont attiré qu’un seul soumissionnaire, avec un prix 10 fois supérieur à ce qui était prévu.

« Les chiffres sont astronomiques ! J’ai peine à y croire. Le coût de construction pour nos édifices commerciaux est environ de 5 à 7 fois plus élevé par rapport à Montréal, par exemple », explique le directeur des travaux municipaux de l’ARK, Hossein Shafeghati.

Son équipe et lui travaillent sans relâche pour trouver des solutions innovantes, à un coût raisonnable, mais le faible nombre d’entrepreneurs et les budgets serrés freinent leurs élans…

Lire la suite sur le site Regard sur l’Arctique, coproduit par Radio Canada International

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