De l’effet du stress sur la cire d’oreilles… des baleines
Une étude parue le 2 novembre 2018 dans la revue Nature Communications et menée par une équipe de la Baylor University au Texas, s’est basée sur l’analyse du cérumen des baleines pour démontrer des corrélations entre les activités humaines et le stress subi par ces animaux depuis le début du 20e siècle.
Mesurer le stress des baleines grâce à plusieurs méthodes
Depuis un siècle, les baleines à fanons (Mysticeti) subissent un grand nombre de déstabilisations liées aux activités humaines. Pêche intensive, pollutions sonore et environnementale : ces perturbations anthropiques génèrent un stress important chez ces animaux. Les effets qui leur sont associés, à la fois sur le plan comportemental et physiologique, affectent non seulement l’équilibre des individus mais aussi celui des groupes, notamment les interactions qui permettent leur structuration. Quoiqu’il soit délicat de mesurer les réponses au stress des mammifères marins sauvages, il existe un consensus sur le fait que les baleines exposées aux perturbations humaines présentent un taux élevé de cortisol, une hormone régulée par l’hypothalamus et associée au stress. L’équipe de la Baylor University est allée plus loin et a développé des techniques pour analyser la présence de cette hormone chez les baleines à partir de leur sang, de leur urine, de leurs excréments, mais aussi leur graisse et… de leur cire d’oreille…
… Cette étude permet de faire un lien certain entre les activités humaines et leurs conséquences négatives sur les cétacés en général. Car les baleines sont sans doute représentatives des conditions de stress auxquelles sont confrontées la plupart des espèces marines dont les capacités d’adaptation sont mises à mal par la rapidité des changements qui bouleversent leur habitat. Le stress induit chez les baleines une diminution des chances de survie, une moins bonne reproduction des individus, et ces effets délétères se combinent avec les dégâts causés par la pêche industrielle. La combinaison des deux facteurs pourrait bien mener à la disparition de ces animaux dans l’hémisphère Nord.