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ISSN : 2755-3755

« Demain, c’est nous »… Le prof de techno qui va très loin pour sensibiliser ses élèves à la crise climatique

Publié le 13.04.2023 - Article de Fabrice Pouliquen du 09/04/2023 sur 20 Minutes
ENSEIGNEMENT : Pas de cours au tableau, ni de contrôles ou de devoirs… En lançant « Demain, c’est nous » dans son collège-lycée, François Bernard voulait surtout recréer du lien entre les élèves et la nature. Un fil rouge qui a amené la classe jusqu’en Arctique

  • Le Svalbard, pas très loin du pôle Nord, se réchauffe sept fois plus vite que le reste de la planète. Comme nulle part ailleurs sur Terre. C’est donc sur cet archipel qu’il faut se rendre pour mesurer toutes les conséquences de la crise en cours.
  • C’est ce qu’a fait François Bernard, prof de techno à La Rochelle, se désolant du peu de place faite au changement climatique dans les programmes. En 2018 et 2019, il a envoyé sa classe de 3e sur l’archipel, épaulé par la glaciologue Heïdi Sevestre.
  • Mais le projet est loin de se résumer à ce voyage déclic. « Demain, c’est nous » est avant tout une option hebdomadaire toujours proposée dans cet établissement rochelais, de la 3e à la terminale, et qui veut sensibiliser à la crise climatique en sortant des sentiers battus. A montrer dans toutes les écoles ?

« On ne peut vouloir la disparition de ce qu’on aime ». François Bernard en est convaincu, et se dit que cette maxime s’appliquerait très bien à la Terre et à l’éveil des consciences sur la gravité du changement climatique en cours. Pour le montrer, ce prof de techno un peu atypique est allé très loin. Au sens propre comme au figuré. Jusqu’à embarquer une classe de 3e de son établissement Fénelon-Notre-Dame de La Rochelle aux îles Svalbard.

L’archipel, sous pavillon norvégien, est à 3.600 km au nord de La Rochelle, et à un petit millier du pôle Nord. C’est le territoire de l’ours blanc, et là aussi où s’observe sans doute le mieux le réchauffement climatique. « Le Svalbard se réchauffe sept fois plus vite que le reste de la planète. Comme nulle part ailleurs sur Terre », rappelle la glaciologue Heïdi Sevestre dans Demain, c’est nous (édition du Faubourg), le livre qui retrace cette aventure dont elle est partie prenante depuis le début.

Se débarrasser des carcans de l’école

Il n’empêche que, début avril, sur cet archipel constitué à 60 % de glace, les températures frisent toujours les -10 °C, avec des minimales à – 17 °C. C’est à cette période de l’année que François Bernard et ses collégiens ont posé le pied dans ce désert blanc, au bout du monde. Un premier groupe en 2018, un second un an plus tard. Chaque fois pour une dizaine de jours.

Si c’est souvent ce voyage étonnant que l’on retient, le projet pédagogique de François Bernard est loin de se résumer à ça. « Demain, c’est nous », c’est d’abord une option que le prof de techno est parvenu à convaincre la directrice de son établissement de lancer. Deux à trois heures par semaine consacrées au changement climatique.

Pas de cours au tableau, pas d’examen ni de devoirs imposés à la maison. François Bernard entend se débarrasser des carcans habituels de l’école, « qui forme à entrer dans le système et pas dans la vie », dépeint-il, pas tendre. Les deux heures se construisent à partir des revues de presse que préparent les élèves, des questions qu’elles suscitent, des réponses qu’ils y trouvent, notamment auprès de Heïdi Sevestre, dont les interventions par visio sont l’un des fils rouges de l’option.

« Recréer un lien émotionnel avec la nature »

L’autre, c’est donc l’expédition au Svalbard. Ce voyage choc au chevet des glaciers et de la banquise que François Bernard a toujours eu en tête, et qui a convaincu la glaciologue française – qui a fait quatre ans de doctorat sur l’archipel – de rejoindre l’aventure. L’expédition est complexe à organiser – financièrement déjà – et n’est pas non plus sans poser de question. « Forcément, le bilan carbone est contradictoire avec le projet », concède François Bernard. Mais le professeur y tient et en fait le premier pilier de son projet pédagogique : « éduquer par les émotions », répète-t-il, persuadé que ce sont elles qui poussent à se mouvoir. Appliqué au changement climatique, « cela implique de (re)créer un lien affectif, émotionnel entre les élèves et la nature », poursuit l’enseignant, déplorant qu’on l’ait trop souvent perdu, « au point de ne plus comprendre notre place d’humains dans la chaîne de la vie sur Terre »

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Voir aussi la vidéo de l’émission « Midi Actu » du 13/04/2023 sur Sud Radio, par Jean-Jacques Bourdin, en compagnie de la glaciologue Heïdi Sevestre

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