Dérive des continents : le point chaud de l’Islande était autrefois sous le Groenland
Lorsque l’on parle des preuves de la théorie de la dérive des continents ou de sa forme moderne, la théorie de la tectonique des plaques, on pense tout de suite aux mesures et observations issues de l’étude du paléomagnétisme et de la sismologie. On oublie pourtant que d’autres géosciences et observations ont joué un rôle important dans la découverte et le développement de la théorie de la tectonique des plaques. Il y a eu notamment les mesures concernant la gravimétrie et l’étude du flux de chaleur,…
… Les mesures de flux de chaleur concernent en l’occurrence ici le Groenland, ce qui ne manquera pas de surprendre étant donné que plus de 80 % de sa surface est couverte d’un inlandsis où la glace a une épaisseur pouvant atteindre les trois kilomètres environ. Mais les géophysiciens sont malins et ils disposent d’un arsenal mathématique et physique pour résoudre ce que l’on appelle un problème inverse…
… Dans le cas présent, les chercheurs sont partis des mesures du champ magnétique et du champ de gravité au-dessus du Groenland. Un flux de chaleur anormalement élevé sous et à l’intérieur d’une croûte va faire se dilater les roches, et parfois les chauffer tellement que les minéraux magnétiques qu’elles peuvent contenir vont passer au-dessus de leur point de Curie et donc cesser de devenir spontanément aimantées. On peut donc remonter au flux de chaleur et à la distribution de température sous le Groenland en mesurant des anomalies dans le champ de gravité et dans le champ magnétique…